Figure incontournable de la scène artistique contemporaine et acteur majeur de la Figuration libre, Hervé Di Rosa parcourt le monde, depuis les années 90, pour étudier comment les images se fabriquent ailleurs, et utilise des techniques locales dans ses propres créations.
- Hervé Di Rosa artiste et président du M.I.A.M
Je m'ennuie très vite. A un moment, je me suis aperçu que je ne voulais pas être comme les artistes que je détestais, qui faisaient pareil toute leur vie. (...) Dans les années 1986-1987, Je suis revenu dans le Sud, je me suis confronté à beaucoup de matériaux, les collages, les matières, la peinture à l'huile, etc. et là aussi je me suis retrouvé à nouveau dans une sorte de nasse car ce n'étaient que des techniques européennes, occidentales
Votre travail a fait l’objet de nombreuses expositions depuis presque 40 ans. On a vu vos œuvres au musée Groningen au Pays-Bas, au musée de Oaxaca au Mexique, au musée d’art moderne de la ville de Paris, dans les nombreux pays où vous avez vécu.
En 2014 vous avez exposé au musée du quai Branly et récemment vous avez conseillé ce musée pour l’acquisition d’une série d’œuvres du peintre ghanéen Kwame Akoto.
En 2016 vous avez eu une grande exposition à la maison rouge à Paris, « Hervé di Rosa plus jamais seul ».
Vous vous apprêtez aujourd’hui à ouvrir une double exposition à la Piscine de Roubaix, « l’œuvre au monde » et au musée du Touquet et en 2019 ce sera votre première exposition dans un centre d’art, une exposition intitulée "les trésors d’Hervé di Rosa" au Lab-Labanque à Béthune.
Hervé di Rosa, vous êtes un artiste mais votre activé s'étend largement au-delà des limites de votre atelier. Vous êtes peintre, céramiste, sculpteur, vous avez pratiqué le collage, la linogravure, la sérigraphie, la photocopie, le numérique même; vous avez aussi édité des objets, des jouets, des t-shirts, des affiches. Et puis vous êtes aussi collectionneur. En 2000,vous avez éprouvé le besoin de fonder un musée à Sète, un musée que vous dirigez aujourd’hui le Musée International des Arts Modestes le MIAM. Au fond, vous êtes le penseur de ce que vous appelez les arts modestes. Une notion dont vous affinez la définition depuis près de 30 ans. C’est une notion qui repose sur un lapsus. Il me semble que ce pas de côté, cette définition a quelque chose d’un manifeste. Anaël Pigeat
Ce qui m'intéressait c'était dans l'ailleurs, c'était de chercher le point de contact: quand des techniques vernaculaires traditionnelles rencontrent notre monde occidental
La notion de nécessité est essentielle dans l'art modeste: fabriquer quelque chose pour le vendre, pour en vivre. Je ne voulais ni être un prof ni être un artiste subventionné qui répond à des commandes
Dans ses oeuvres, Hervé Di Rosa revient à la figuration, en réplique à des décennies d’art conceptuel et intellectuel. Il mêle toutes formes d’art sans divergence culturelle et géographique, sans hiérarchie de valeurs entre culture et sous-culture. Ses œuvres invitent tour à tour, les beaux arts et les arts appliqués, l’art brut et l’art cultivé, l’art occidental et non occidental. Il emprunte au graffiti, à l’affiche, à la BD, au Pop Art, au rock et au punk, à la culture des banlieues. Pendant quelques années, il exposera entre l’Europe et les États-Unis avec notamment Keith Haring et Jean-Michel Basquiat. En 2000, Hervé Di Rosa fonde à Sète, le Musée International d’Art Modeste, le MIAM, parce que : « Tout est art » et « Que ce soit avec un oeuf Kinder ou avec un ex-voto, il faut savoir regarder. L’art modeste n’est pas un genre, c’est un regard différent sur les choses. »
Site de l'artiste dirosa.org/
Hervé Di Rosa, L’œuvre au monde. Exposition à La Piscine, à Roubaix, du 20 octobre 2018 au 20 janvier 2019
La Piscine, pour sa réouverture, a souhaité présenter le travail qu’Hervé Di Rosa a réalisé lors des 19 étapes de son voyage artistique. À Roubaix, ville-monde, une sélection de ces réalisations, certaines présentées pour la première fois au public, trouve une place naturelle à La Piscine. Les dernières œuvres de l’artiste réalisées actuellement aux côtés de céramistes portugais seront une vraie révélation.
>>> Pour aller plus loin, une sélection d'Annelise Signoret >>>
Site du MIAM, Musée International des Arts Modestes MIAM
Interview pinceau avec Les Di Rosa. Hervé et Richard Di Rosa répondent aux questions de Thierry Ardisson dans Tout le monde en parle en 1988. A voir sur le site de l’INA.
Un jour une oeuvre, une collection de films produits par le Centre Pompidou. L’œuvre : Diropolis, le jour : 24 mars 2012, l’artiste : Hervé Di Rosa, l’intervieweur : Michel Gauthier, le lieu : Cergy Pontoise.
Bande annonce de la série d’animation Les René d’Hervé Di Rosa.
Hervé Di Rosa participe au projet Organoïde, une initiative de l'Institut Pasteur et de Fabrice Hyber qui propose à des artistes de représenter à leur manière les découvertes de l´Institut Pasteur et les enjeux de la recherche biomédicale.
Bande-annonce de Sous le premier Baobab, documentaire de Pierre Schwartz sur la 11ème étape du tour du Monde d'Hervé Di Rosa à Foumban au Cameroun en 2008.
Hervé Di Rosa : Foumban (2002-2015) : catalogue de l’occasion de l’exposition Hervé Di Rosa, présentée à la galerie Louis Carré & Cie en 2015-2016. En ligne sur le site de la galerie.
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