Jean-Christophe Rufin : "La médecine est mon socle de formation intellectuelle, ma relation au monde."

Et si le roman se trompait moins que le réel ? Il lui faudra attendre l’âge de 45 ans et déjà mille vies pour s’autoriser la fiction. La dernière fantaisie littéraire de Jean-Christophe Rufin, Le Tour du monde du roi Zibeline (Gallimard), se glisse dans l’architecture des milles et une nuit et cavale dans les pas du comte Auguste Benjowski, sorte de Sinbad le marin né Hongrois dans l’Europe du 18ème siècle et sacré roi à Madagascar. Un destin agité et voyageur à l’image de son auteur, diplomate, écrivain, académicien et médecin humanitaire. De ceux qui voient la médecine comme une discipline littéraire, la littérature comme une reconstitution des mondes et l’attelage des deux comme le meilleur moyen de faire cohabiter connaissance et action. D’anticipation (Globalia) en fiction sentimentale (Salamandre), de polar vert (Le parfum d’Adam) en roman humanitaire (Check Point), d’autobiographie (Le léopard sur le garrot) en récit de Compostelle (Immortelle randonnée), l’écriture chez Rufin n’en finit pas de poser la question de l’universalisme. Et installe celui qui se définit encore et toujours comme un médecin qui écrit, à la place du conteur.

C’est le sujet qui impose le choix du genre littéraire.

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Quand je me relis, ce qui m’arrive rarement, j’ai le sentiment que j’aurais pu faire les choses autrement. Je suis hostile à la rumination.