L’esprit de François Mitterrand anime-t-il encore la gauche française ?

On célébrera l’an prochain les 100 ans de la naissance de François Mitterrand, mais aussi les 20 ans de sa mort. Celui qu’on surnommait Tonton, mais aussi Dieu, avait l’art du verbe et le sens de la formule. Il disait par exemple en 1991, « Gouverner, ce n’est pas plaire ». Cette saillie plairait sans doute, elle, au président François Hollande qui observe sa cote de popularité redescendre en flèche après le sursaut connu au moment des attentats de janvier.

Si gouverner n’était pas plaire, gouverner était en revanche une ambition claire pour cet homme d’Etat qui, sa vie durant, a mené quasiment en solitaire une traversée de la Ve

République dont-il a été l’un des plus fervents représentants. Alternant les très bas et les très hauts sans sourciller, naviguant d’un bord politique à l’autre, François Mitterrand a incarné dans une sorte d’apothéose, lors de ses deux mandats présidentiels, ce qu’être président de la Ve République voulait dire.

Mais cette apogée de la fonction présidentielle fut-elle aussi celle du parti socialiste dont il était la figure tutélaire, ou bien l’initiation, déjà, d’un lent déclin des idées de gauche ?

François Mitterrand, qui faisait passer le pouvoir avant les idées, a-t-il lui-même amorcé la dislocation de son propre parti faute d’un réel projet au long cours ?

Lui qui disait « il y a toujours un avenir pour ceux qui pensent à l’avenir » était-il aussi clairvoyant qu’on le dit ?

Enfin, peut-on dire que son esprit politique anime encore la gauche française ?

> Ce qui nous arrive demain avec Nicolas Martin : Boire ou aimer, il faut choisir > Ce qui nous arrive en musique avec Matthieu Conquet : Le geste "Brava" de Brodinski > Ce qui nous arrive avec Sébastien Le Fol en partenariat avec Le Point Extraits musicaux :

• "Walk on the wild side" de Lou Reed
• "From outer space" de Leonard Nimoy alias Spock