Qu'est ce qui nous unit face au drame ?

Aujourd’hui son enterrées, à Montauban et Jérusalem, six des sept victimes assassinées ces derniers jours dans le sud de la France. quatre enfants, un professeur, deux militaires. La famille Sandler et leur professeur était de confession juive, Abel Chennouf catholique, Mohammed Legouad musulman. Indifféremment des communautés religieuses ou des appartenances politiques, la France toute entière se déclare en deuil. Les passes d’armes entre candidats à la présidentielle ont cessé, quand ce n’est pas leur campagne elles-mêmes que nos hommes politiques ont suspendue. Le pays, qui se déclare rassemblé, est aujourd’hui arrêté. Le temps pour nous de revenir à la fois sur ce drame, sur l’émoi collectif qu’il suscite et sur la cohésion nationale manifestée à cette occasion. Car la violence peut aussi inviter à penser, la crise, à critiquer, et la réflexion naître de l’émotion. C’est le pari que nous faisons ce matin en compagnie de Denis Crouzet et Fabrice d’Almeida, deux historiens habitués à réfléchir sur la violence extrême et qui nous aiderons à sortir de la seule temporalité de l’immédiateté pour en cette journée noire envisager ces événements tragiques d’un œil malgré tout éclairé.

Fabrice d'Almeida . Historien, Professeur à l'université Panthéon AssasDenis Crouzet HistorienIl signe la présentation de l’édition du livre : Nous sommes des sang-mêlés : manuel d'histoire de la civilisation française écrit par Lucien Febvre, François Crouzet vient de paraître chez Albin Michel