Sécurité sociale : enjeu budgétaire ou démocratique ?

C’est aujourd’hui que démarre à l’Assemblée nationale l’examen du projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale, le PLFRSS. Baisse du coût du travail, baisse de la C3S, baisse des cotisations salariales, les sources de financement de la sécurité sociale en prennent pour leur grade, comme annoncé dans le cadre du pacte de responsabilité et de solidarité. Et ce sont aussi les dépenses qui sont touchées. Le projet de loi prévoit de geler pour un an les aides au logement et les retraites supérieures à 1200 euros. De quoi réjouir peut-être Laurent Wauquiez, qui a enflammé l’assemblée mardi dernier en s’attaquant aux « dépenses d’assistanat ». Pourtant, la cour des comptes a donné son verdict la semaine dernière et certifié pour la première fois l’ensemble des comptes du régime général de la sécurité sociale. Son déficit en 2013 s’est élevé à 0,8 milliards de moins qu’en 2012. Mais pourquoi autant de préoccupations chiffrées pour une institution au départ conçue comme l’incarnation d’un idéal de solidarité et de démocratie ?

C’est la question que pose notre invitée de ce matin, Colette Bec . Colette Bec est professeur de sociologie à l’université Paris Descartes et travaille sur les questions de solidarité, de responsabilité et de droits de l’homme. Dans son dernier livre, La sécurité sociale, une institution de la démocratie , paru en janvier chez Gallimard, vous revenez sur l’histoire de la sécurité sociale en France pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui.

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