Après une année de pandémie, on rêve plus que jamais de pique-nique pour mordre dans la vie.
Comme beaucoup d’entre nous, j’ai une grosse envie de grand air et de tomber le masque dès que je retrouve un bout du monde, un petit coin de solitude. Je ne sais pas vous mais moi je n’ai jamais été aussi attentif que cette année au chant du dehors quand la mésange zinzibule dans une forêt encore frileuse, quand les crocus et les perce-neige bigarrent la terre qui dégèle, quand les corneilles noires se déchaînent dans les jardins des villes.
Quoi de mieux qu’un casse-croûte au fond des bois, au bord d’une rivière et aussi dans les recoins des friches urbaines pour retrouver cet appel du grand air. Car il n’y a pas d’heure, pas de saison pour mijoter son frichti devant la fenêtre grande ouverte de la cuisine, pour engloutir son pain au chocolat au petit matin sur un sentier solitaire.
Ca sent le pique-nique ce matin. D’autant plus que la météo annonce des températures plutôt sympathiques pour ce week-end. Alors, on va se trouver un petit coin de vert pour la marche à pied et le casse-croûte. D’autant que je dois avouer que je préfère franchement la dégustation du crottin de Chavignol et de la saucisse sèche au jogging. Et puis le pique-nique est une pratique universelle de 7 à 77 ans, du bois de Vincennes aux steppes mongoles en passant par la côte d’Opale.
Nous, ça fait un bail que l’on sait que le pique-nique est un rite transgénérationnel, indémodable, une source inusable de gueuletons le nez au vent. Depuis exactement notre premier paquet de chips Vico et la portion de Samos 99 que l’on s’écrasait entre les doigts à l’excursion de fin d’année de la communale.
En ce temps-là, on ne disait pas pique-niquer mais «aller manger sur l'herbe», alors que, paradoxalement, on gardait ses distances avec le sol quand on déployait en famille la table de camping et les chaises pliantes. On sortait également de l'auto une glacière lourde comme un casier judiciaire et l'imposant transistor qui braillait l'arrivée de l'étape du Tour de France. Les petits oiseaux et les jolies fleurs, c'était juste pour le décor.
A l’époque, on subodorait déjà que le menu du pique-nique est affaire de caractère. Il y a les pense-à-tout, capables de tracter une roulante en forêt de Compiègne histoire de réchauffer leur ratatouille et qui vous sortiront la pince à sucre pour le café chaud versé du thermos. A l’autre bout de la nappe des pique-niqueurs, il y a les insouciants, qui ont toujours oublié le sel ou la vinaigrette et piochent dans votre taboulé ou votre salade de lentilles. Il y a aussi les cordons-bleus, qui se mettent en cuisine depuis l’avant-veille, pour emporter dans leur panier un pâté-croûte, un poulet en gelée ou une tarte aux fraises. Sans oublier les nostalgiques du pâté Olida, qui refont le menu de leurs quinze ans le temps d’un pique-nique.
Alors où que vous soyez, on vous souhaite de déguster par goulées ou par petites bouchées un peu de ce dehors qui nous manque tant depuis un an.
Je vous ai posté ici un de mes péchés mignons de pique-nique : le sandwich au hareng.
Le sandwich au hareng
Il s’agit d’une recette danoise de sandwichs au hareng fumé extraite de Lunch box autour du monde de Julie Schwob aux éditions de La Martinière. Il faut :
- 4 filets de hareng fumé,
- 4 tranches de pain noir un peu épaisses,
- 50 g de chou rouge,
- 4 petits radis,
- quelques cornichons ou autres pickles,
- 2 œufs durs,
- quelques brins de ciboulette,
- un peu de vinaigrette.
1. Râpez le chou rouge et assaisonnez-le avec la vinaigrette.
2. Répartissez le chou sur les tranches du pain noir.
3. Disposez un filet de hareng sur chaque tranche.
4. Coupez les cornichons et les radis en rondelles et répartissez-les sur les harengs.
5. Ecalez les œufs et coupez chacun en quatre tranches épaisses.
6. Répartissez les œufs sur les tartines. Ciselez un peu de ciboulette par-dessus.
7. Vous pouvez remplacer le hareng par du saumon fumé.
8. Accompagnez d'une salade verte ou de quelques pommes vapeur
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