Les marchés à l'épreuve de Trump

Le taureau de Wall Street
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Alors que les marchés américains ont augmenté de plus de 40% depuis l'élection de Trump, quelle est la véritable incidence du Président des Etats-Unis sur l'économie américaine?

Le président américain multiplie en effet les tweets et les interventions pour commenter les niveaux historiques de la bourse américaine, s’en attribuant les mérites et la paternité. 

Il a ainsi déclaré récemment à des journalistes que si le marché boursier américain était aussi prospère, c’était grâce à lui.  Le président de la première puissance économique, passionné par la bourse, se voit ainsi en grand manitou des marchés, décidant d’un mot de l’avenir des indices. Il a ainsi multiplié dès son élections les interventions sur twitter, prenant à partie ou félicitant les entreprises du SP500, le principal indice du pays. 

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Quelles conséquences sur les marchés?

On peut dire que comme le reste des observateurs, les marchés ont fini par se lasser des interventions intempestives du milliardaire-président. 

Entre l’annonce de sa victoire et son entrée en fonction pourtant, Trump a multiplié les tweets concernant près d’une quinzaine d’entreprises américaines: Ford et General Motors ont ainsi dû annuler des investissements au Mexique suite à un tweet vengeur du président, quand un autre, appelant à boycotter la chaîne de supermarchés Macy’s a provoqué la chute de son action de près de 3%.  

Plus généralement, un article des Echos estime qu’avec un tweet positif, la valeur gagnait 1% le jour même, et baissait dans les mêmes proportions lorsque le tweet était négatif. 

Au bout de quelques séances pourtant, cet impact se dissipait totalement et les marchés ne font aujourd’hui presque plus attention aux interventions de Donald Trump. Allergiques aux surprises et à l’inattendu, la bourse américaine semble pourtant s’être émancipée des soubresauts trumpiens. 

Une influence revendiquée sur les marchés...sauf quand ils sont à la baisse

Suite à la chute des indices boursiers à la fin du mois de février, le président américain a en effet pris ses distances et critiqué les errances des acteurs économiques. 

Dans un tweet, il assène ainsi  qu’"au bon vieux temps, quand des bonnes nouvelles étaient annoncées, le marché montait. Aujourd'hui, quand de bonnes nouvelles sont annoncées, le marché baisse” faisant ici référence à la réforme fiscale dont nous parlions lundi et dont Trump ne cesse de vanter les mérites. 

Une réforme fiscal, sous le feu des critiques

Outre le fait qu’elle sera avant tout favorable aux plus riches, certains économistes s’interrogent également sur la pertinence de mettre en oeuvre une telle politique de réduction des impôts actuellement, pointant les risques de stimuler une économie à plein régime et donc de nourri l’inflation. Une analyse effectuée par de nombreux acteurs économiques et à l’origine du mini-krach boursier de la fin février. 

Le prix nobel d’économie, Paul Krugman, met également en garde contre le risque de confondre l’insolente santé des marchés financiers et la véritable situation de l’économie américaine. 

Dans son édito au New York Times, l’économiste rappelle ainsi que “Quand on parle des marchés, il faut se souvenir de trois règles. D'abord, les marchés ne sont pas l'économie. Ensuite, les marchés ne sont pas l'économie. Enfin, les marchés ne sont pas l'économie.”

Il met ainsi en garde contre les illusions de la reprise qui pourrait rapidement s'essouffler, pointant les risques concernant l’emploi ou la productivité américaine. Et il conclut son intervention en déclarant qu’il est trop tôt pour dire si la situation est inquiétante, mais que si elle l’est, les Etats-Unis ont les pires personnes au pouvoir pour la résoudre.

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