

Le président de l'autorité de régulation des télécoms (Arcep), Sébastien Soriano, déplore "une forme de capitulation dans le débat public”. Et que “la domination des Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft)” soit “vécue comme une évidence”.
L'histoire du jour
En économie, le libéralisme est une doctrine qui défend la libre entreprise et la liberté du marché. Au sens politique, le libéralisme défend la démocratie politique et les libertés individuelles. Mais quid de ladite liberté, celle du consommateur, face à la toute puissance des Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) ? Lorsqu’un internaute veut effectuer une recherche, il se rend sur Google. En effet, d’après une récente enquête, c’est plus de 94% des recherches qui sont réalisées via Google…
A l’échelle planétaire, le moteur de recherche américain traite chaque jour trois milliards de requêtes. Cependant si la firme de Mountain View semble clairement détenir le monopole des recherches sur Internet, la concurrence existe. Du moins des alternatives existent. Certains agents bien informés semblent le savoir puisque sur le podium des plus “gros” moteurs de recherche - tout est relatif - il y a un numéro 2 et un numéro 3 qui suivent Google, de très très loin : Bing arrive 2e avec à peine 3% des recherches, suivi par Yahoo, qui ne passe même pas la barre des 2%...
Il existe au moins six moteurs de recherche alternatifs, avec des modèles éthiques. Le français Qwant ne trace pas ses utilisateurs et ne filtre pas le contenu d’internet. Et mise sur la French Touch pour séduire les internautes. De plus, le moteur va collaborer avec AkuoCoop, un producteur indépendant français d’énergie renouvelable. Il y a aussi Xaphir, qui promet plus d’impartialité quant au meilleur résultat de recherche possible alors que Google fait remonter les pages les plus populaires... Ou encore Lilo, qui permet à ses utilisateurs de soutenir un projet social ou environnemental.
Mais Google a plusieurs cordes à son arc. Le fait d’avoir diversifié son offre, à laquelle les internautes ont pris goût, lui permet de rendre les internautes toujours plus "accros" à Google Maps, Youtube ou encore Gmail et Google Actu…
Il va donc peut-être alors un petit coup de pouce de l’Etat pour aider le consommateur à entrer en cure de désintoxication. C’est en tout cas ce que souhaite le président de l'autorité de régulation des télécoms (Arcep), Sébastien Soriano. Celui-ci déplore "une forme de capitulation dans le débat public”. Et que “la domination des Gafam” soit “vécue comme une évidence”. Selon lui, au lieu de se concentrer sur les symptômes de cette domination, il faut agir sur leurs causes. Cependant, si les efforts européens pour taxer plus efficacement les géants du numérique vont dans le bon sens, "cela ne suffira pas à mettre à bas leur domination", prévient-il.
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