Épisode 9/10 : Michel Ocelot : "L’animation c’est de la bijouterie, on fait image par image"

Kirkou et la Sorcière de Michel Ocelot, sorti en 1998, est aujourd’hui un classique incontournable du cinéma d’animation. C’est un film que tout enfant a vu, et dont tout adulte se rappelle avec émerveillement. Une histoire simple, ancrée dans une culture et une tradition entièrement respectées, et surtout un dessin qui allie délicatesse et clarté, entre le théâtre d’ombres et l’animation plus traditionnelle. C’est aussi un vrai succès commercial, avec autour d’un million 400 000 entrées en France, et une distribution internationale d’envergure. Mais Il aura fallu beaucoup de constance et de fermeté à Michel Ocelot pour imposer ses choix aux producteurs dans ce film d’animation qui célèbre la beauté de l’Afrique.

Le réalisateur va découvrir les enjeux et difficultés de la réalisation d'un long-métrage : "J’étais passionné par les films courts, l’animation c’est de la bijouterie, quelque chose que l’on fait image par image (...) ça ne se mesure pas au poids."

J’ai fait le film comme je l’entendais, je n’ai cédé sur rien.

Au-delà de la question du financement, Michel Ocelot, qui a vécu dans son enfance à Conakry, en Guinée, doit affronter de nombreuses critiques : "l’Afrique ce n’est pas vendeur, le titre est trop simple, le public n’aime pas les accents, il ne faut pas montrer les seins des femmes, etc.". Après de multiples déconvenues, il réussit à convaincre la production et à imposer tout ce qu'il souhaitait notamment la musique de Youssou Ndour, l'enregistrement des voix en Afrique ou l'apparence des personnages "quand on m’a demandé d’éclaircir les peaux je les ai foncées."

• Par Corinne Renou-Nativel
• Réalisation Anne-Pascale Desvignes
• A voix nue - Michel Ocelot, 3ème partie (1ère diffusion : 25/05/2016)
• Indexation web : Véronique Vecten, Documentation Sonore de Radio France
• Archive Ina-Radio France