"Alfred Hitchcock par François Truffaut", 20ème épisode consacré à "Fenêtre sur cour", un entretien enregistré en 1962 dans lequel Hitchcock explique pourquoi, selon lui, le cinéma est un pur médium qui sert à créer un monde à l’échelle d’une cour d’immeuble reconstituée en studio...
En 1954, le jeune critique de cinéma François Truffaut, 22 ans, écrit à propos de Fenêtre sur Cour :
Ce n’est pas en en résumant l’intrigue que l’on peut faire apparaître la totale nouveauté de l’entreprise. Cloué sur sa chaise longue à la suite d’une jambe cassée, le reporter photographe Jeffrie (James Stewart) observe par la fenêtre le comportement de ses voisins. Un beau jour, il acquiert la conviction que l’un d’eux a tué sa femme irascible, odieuse et malade. L’enquête qu’il mène, bien qu’immobilisé dans le plâtre, est un peu le sujet du film. (...) Je vois bien qu’ainsi résumée, le scénario doit sembler plus astucieux que profond et cependant j’ai la conviction que ce film est l’un des plus importants des dix-sept que Hitchcock a tournés à Hollywood, l’un des rares en tout cas à ne contenir aucune faille, aucune faiblesse, aucune concession.
Publicité
Huit ans après avoir écrit ces lignes, Truffaut, devenu cinéaste, propose à Alfred Hitchcock de mener une longue série d’entretiens destinés à composer la matière d’un livre qui deviendra célèbre. La rencontre a lieu en août 1962 dans les bureaux des studios Universal où Hitchcock terminait le montage de ses Oiseaux, avec la complicité d’Helen Scott qui assura la traduction de leurs échanges.
Il en résulta 52 bobines de 30 minutes enregistrées sur magnétophone, retrouvées par hasard bien des années plus tard. En 1999, Serge Toubiana et Nicolas Saada en proposaient pour France Culture un choix de vingt-cinq extraits. Dans le vingtième d’entre eux, on entendait Truffaut soumettre sa vision de Fenêtre sur cour (1954) à son réalisateur…
Hitchcock explique la façon dont ce film s’est construit, ce qu’il n’a pas pu faire et ce qu’il a réussi. A propos du scénario : "J’étais très créatif à cette période parce que mes batteries étaient bien chargées.
A propos du personnage de James Stewart, photographe qui se sert de son flash pour éblouir l'assassin :
Vous devez vous servir de cela, il est toujours essentiel d'utiliser l’atmosphère qui entoure un personnage ou un endroit. Je sens que je néglige quelque chose si je ne m'en sers pas...
Écouter aussi l'épisode 16/25 : Entretiens avec Alfred Hitchcock par François Truffaut, Les Amants du Capricorne (1ère diffusion : 25/10/1999).
- Production : Nicolas Saada
- Réalisation : Claude Giovanetti
- Alfred Hitchcock par François Truffaut 20/25 : Fenêtre sur cour - 1ère diffusion : 29/10/1999
- Indexation web : Documentation sonore de Radio France
L'équipe
- Production
- Collaboration
- Production déléguée
- Réalisation
- Production déléguée