Pour ce deuxième entretien de Nuit Simenon 2/2, Philippe Garbit reçoit Bruno Solo qui évoque sa passion pour Simenon et son rôle dans une adaptation du roman "La Mort de Belle".
Chez Simenon, il n’est pas nécessaire d’être coupable pour se sentir coupable ; du point de vue littéraire, il est peut-être même plus valorisant de se croire coupable, sans raison. Mais qui ne se sentirait pas coupable devant le commissaire Maigret ? Il a beau être taiseux et empathique : au 36, quai des Orfèvres ou dans l’arrière salle d’un bistrot crasseux, on semble soulagé de « passer à table » devant lui.
Les « simenoniens » sont légion, on le sait ; certains préfèrent les romans durs à la série des Maigret, les romans « parisiens » aux romans « américains » ; certains connaissent par cœur la liste des romans de l’écrivain belge, d’autres sont heureux de se perdre dans les titres, les enquêtes, les crimes…
C’est avec John Simenon, en charge des droits cinématographiques, théâtraux, télévisuels, radiophoniques, de l’œuvre de son père, qu'a débuté la Première Nuit Simenon ; c’est avec Jacques de Loustal, illustrateur pour les Editions Omnibus d’un recueil de nouvelles et de quelques romans que nous avons évoqué les couleurs et les noirceurs de cette œuvre immense ; en compagnie du biographe et adaptateur (pour France Culture) de Simenon que nous avons commencé la Deuxième Nuit Simenon : Pierre Assouline ; avec un acteur, Bruno Solo, que nous nous interrogeons sur la manière idéale de jouer un héros simenonien : en innocent filmé comme un coupable, ou en coupable filmé comme un innocent ?
Et, bien sûr, les multiples archives – entretiens de Georges Simenon avec Max Favalelli, Stanislas-André Steeman, Robert Sadoul ; adaptations radiophoniques (La première enquête de Maigret, La neige était sale, La Boule noire…) qui nous font plonger dans la fameuse « atmosphère »…
Bruno Solo revient sur son rôle dans l'adaptation de La Mort de Belle par le réalisateur Denis Malleval, diffusée à la télévision en 2009 sous le titre Jusqu'à l'enfer :
Quand j'ai joué Simon dans La Mort de Belle je l'ai joué comme un innocent [...] C'est un homme qui est rattrapé par son destin et qui accepte même que son destin guide le reste de son existence. [...] C'est formidable pour un comédien de jouer des personnages de Simenon. [...] Dans La Mort de Belle j'ai choisi mon camp je l'ai joué comme un innocent. Jusqu'au bout je le défends contre les soupçons qui pèse sur lui. Par contre le réalisateur m'a filmé comme un coupable !
- Production : Philippe Garbit
- Réalisation : Virginie Mourthé
- Avec la collaboration de Hassane M'Béchour
- Indexation web : Documentation sonore de Radio France
L'équipe
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