"Ce qui est fascinant dans Anvers c'est qu'il est resté un port de la poésie à l'ancienne et de la mer comme dernière aventure"

Anvers est très sûre d'elle : elle a son grand port qui a bâti sa fortune, elle taille et vend des diamants, elle est un important centre de la mode et de l'art contemporain. Elle se moque bien de ce que pensent les politiciens de Bruxelles, les intellectuels de Gand ou de  Louvain, les archevêques de Mâlines. 

Elle a l'argent ! Elle est, de plus, assez portée sur les "guindailles" dispendieuses. Sa réputation attire les Bruxellois, trop heureux de quitter leur triste capitale pour s'encanailler le week-end à Anvers... Anvers, cosmopolite, bien entendu. Davantage peut-être. 

Les très nombreuses communautés qui s'y livrent à toutes sortes de commerces, pas toujours strictement honnêtes, se côtoient sans heurts, tranquillement, mais avec distance. Cette belle cohérence perdure dans un climat politique troublé par l'ascension du Vlaams Blok, parti nationaliste.

Ce qui est fascinant dans Anvers tel qu'on le voit aujourd'hui, c'est qu'il est resté un port tel qu'on pouvait en rêver, c'est-à-dire le port de Conrad, le port de Simenon, de Blaise Cendras aussi, un port de la poésie à l'ancienne, de la mer comme dernière aventure...

Dans ce documentaire rempli de sons et d’ambiances sonores, on entendait Werner Lambersky, Alain Berenboom, Marion Hansel et Franz-Josef De Lannoy expliquer l'histoire et leur rapport à la ville et au port d'Anvers, ainsi que des textes d'Octave Mirbeau lus par Lionel Robert. 

• Production : Marie-Hélène Fraïsse, Olivier Chaumelle
• Réalisation : Renaud Dalmar
• L'usage du monde - Anvers, la fin des années nonante -1ère diffusion : 04/04/1999
• Indexation web : Sandrine England, Documentation sonore de Radio France
• Archive Ina-Radio France