"Chez Kafka il y une pauvreté, pour ainsi dire volontaire, du vocabulaire mais en revanche toute la richesse est dans la syntaxe, l’envol de la phrase, toute la poésie aussi"

Manuscrit original du livre de Franz Kafka "Le Procès" exposé à Berlin lors d'une exposition au Musée Walter Gropius en juin 2017 sur ce roman inachevé paru de manière posthume en 1925.
Manuscrit original du livre de Franz Kafka "Le Procès" exposé à Berlin lors d'une exposition au Musée Walter Gropius en juin 2017 sur ce roman inachevé paru de manière posthume en 1925. ©AFP - John MACDOUGALL
Manuscrit original du livre de Franz Kafka "Le Procès" exposé à Berlin lors d'une exposition au Musée Walter Gropius en juin 2017 sur ce roman inachevé paru de manière posthume en 1925. ©AFP - John MACDOUGALL
Manuscrit original du livre de Franz Kafka "Le Procès" exposé à Berlin lors d'une exposition au Musée Walter Gropius en juin 2017 sur ce roman inachevé paru de manière posthume en 1925. ©AFP - John MACDOUGALL
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Nuit Kafka - Entretien 2/3 avec Jean-Pierre Lefebvre. Dans cet entretien, le germaniste analyse ses choix de traduction et évoque les traducteurs qui ont œuvré avant lui comme Marthe Robert et Alexandre Vialatte.

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Au mois d’octobre 2018, les récits et romans de Franz Kafka ont fait l'objet d'une nouvelle traduction en français publiée dans la collection de la Pléiade. Occasion que nous avons saisie  pour passer une nuit à l’écoute de quelques-uns de ces textes, en entendre la singularité absolue, la force, la drôlerie aussi... Une Nuit Kafka en compagnie du germaniste Jean-Pierre Lefebvre, maître d’œuvre de cette nouvelle édition.

Dans cet entretien il explique ses choix de traduction, comment par exemple la nouvelle Un Champion de jeûne est devenu pour lui, Un Virtuose de la faim

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Concernant la confrérie des traducteurs comme Marthe Robert et Alexandre Vialatte, qui ont œuvré avant lui, Jean-Pierre Lefebvre reconnait un sentiment de dette à leur égard. Cet entretien permet d'ailleurs d'entendre une analyse de Marthe Robert grâce une archive de l'émission "A Voix Nue" (1991), dans laquelle elle évoquait le style de Kafka : 

Dans l’ancienne Autriche […] le seul dénominateur commun de tout l’empire c’était l’allemand parce que tout le monde faisait son service militaire en allemand et que les papiers administratifs étaient faits en allemand, [...] sauf pour la Hongrie. C’était là le bien commun : le plus petit dénominateur dont un écrivain qui se sentait d’autre part, pas chez lui dans la langue, avait le droit de se servir. 

Il est le seul dans son cas, c’est ce qui donne à son rythme quelque chose de tout à fait inimitable. Une rigueur extrême, une pauvreté pour ainsi dire volontaire du vocabulaire, mais en revanche toute la richesse est dans la syntaxe, dans la forme de la phrase, l’envol de la phrase, toute la poésie aussi.

  • Par Mathilde Wagman 
  • Réalisation Philippe Baudouin
  • Avec la collaboration de Hassane M'Béchour 
  • Indexation web : Sandrine England, Documentation Sonore de Radio France
  • Nuit Kafka - Entretien 2/3 avec Jean-Pierre Lefebvre (1ère diffusion : 24/03/2019)
Les Nuits de France Culture
4 min

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