Claude Piéplu : "Si on veut garder son intégrité d'artiste, on ne peut pas toujours accepter les propositions qu'on vous fait"

Le guillotiné c'est Claude Piéplu, en compagnie du dessinateur humoriste Jean-André Laville, de l'écrivain flamand Hugo Claus et du dessinateur, chroniqueur et éditeur Willem
Le guillotiné c'est Claude Piéplu, en compagnie du dessinateur humoriste Jean-André Laville, de l'écrivain flamand Hugo Claus et du dessinateur, chroniqueur et éditeur Willem ©AFP - DANIEL JANIN / AFP
Le guillotiné c'est Claude Piéplu, en compagnie du dessinateur humoriste Jean-André Laville, de l'écrivain flamand Hugo Claus et du dessinateur, chroniqueur et éditeur Willem ©AFP - DANIEL JANIN / AFP
Le guillotiné c'est Claude Piéplu, en compagnie du dessinateur humoriste Jean-André Laville, de l'écrivain flamand Hugo Claus et du dessinateur, chroniqueur et éditeur Willem ©AFP - DANIEL JANIN / AFP
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Le narrateur des Shadoks était bien plus que ça, comédien atypique, il était l'invité de Jacques Munier dans l'émission "Le Bon Plaisir" en 1992.

Si un comédien méritait de figurer dans l'émission Le Bon Plaisir, c'était bien Piéplu. Le comique, le tragique et le pince-sans-rire, il aimait les jeunes auteurs, les clowns et les chanteurs des rues, les saltimbanques et les camelots de tous poils. Il était, surtout, connu pour son rôle de narrateur des Shadocks :

Les aveugles sont non voyants, les sourds, mal-entendants, ce n'est pas du vocabulaire ça, c'est de la guimauve ! Ah on ne lésine pas sur l’euphémisme, la guerre, un conflit, t'a crevé ? disparaître... Moi je réponds démagogie ! Ah les polis, à les lustrés, ah les peignes zizi !  
Claude Piéplu

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Le texte des Shadoks m'a demandé beaucoup de mal, d'abord trouver des choses absurdes, ce n'est pas si facile. Trouver de l'absurde, ce n'est pas si facile. Je me souviens que mon système de travail c'était que lorsque je trouvais quelque chose qui m'inspirait, une absurdité quelconque, je le notais et je l'épinglais sur un mur au fur et à mesure, les idées bêtes, les idées idiotes. Et il fallait se débrouiller ensuite pour que ça rentre dans un texte qui se tienne pour faire un épisode.    
Jacques Rouxel

On me téléphone un jour, on me dit : on a un petit projet, on veut faire une maquette de 2-3 minutes, voulez-vous participer ? J'ai dit oui, je suis allé là-bas, j'ai trouvé ça rigolo, on a enregistré et ils sont allés présenter ça à la direction générale, c'était Contamine. Il a regardé ça, il est resté silencieux un long moment, puis a posé deux trois questions : "Qu'est-ce que c'est que ça ?" C'est un projet. "D'où ça vient ?" Bah c'est une recherche... "C'est bien, continuez à chercher, peut-être que vous allez trouver"... Les mois sont passés, puis ils me rappellent pour me dire qu'ils vont refaire un essai. Et même réponse de la direction, pendant trois-quatre ans, c'était déjà shadokien avant même le programme. Jusqu'à ce que ça soit le nouveau directeur qui arrive et qui, en deux minutes, entre deux portes, a lancé les Shadoks."    
Claude Piéplu

A une époque où on est bloqués et stressés par l'audimat de la télévision... Les productions théâtrales ça devient des complications terribles, les productions de cinéma n'en parlons pas, économiquement ça devient de plus en plus compliqué. Alors moi je dis, je vais faire un spectacle dans la rue, je dis merde à l'audimat, je dis merde aux structures habituelles, je vais dans la rue."    
Claude Piéplu

Le Bon Plaisir - Claude Piéplu (1ère diffusion : 30/05/1992)

Par Jacques Munier - Avec Claude Piéplu, François Cavanna, Jean Larriaga, Gabriel Garran, Franck Capillery, Jacques Rouxel (auteur des Shadoks), Hélène Lapiower, la troupe Nouveaux Nez, Jacques Bardet, Kristina Manusardi, Roger Belbeoch et André Riot-Sarcey - Réalisation Dominique Costa

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