Le cinéma d’animation d’Emile Cohl à John Hubley

Le 30 avril 1966, l'émission "Connaître le cinéma" propose une thématique intitulée "Le cinéma d'animation" enregistrée en public à la maison des jeunes et de la culture de Colombes. On y évoque, parmi d'autres grands noms de l'animation, Emile Cohl le précurseur, MacLaren ou encore John Hubley. Le cinéma d’animation permet une liberté presque totale. Là où la prise de vue réelle est limitée par les possibles du monde physique, certes élargis par l’émergence d’effets spéciaux de plus en plus complexes et convaincants, l’animation part simplement d’une feuille blanche.

Le cinéma d’animation permet une liberté presque totale

Tout est à construire et à créer : l’univers, les lois de cet univers, les protagonistes, jusqu’à la nature même du mouvement. Cette liberté fait du cinéma d’animation le support expérimental par excellence, une réalité manifeste d’ailleurs dès les premiers films : Fantasmagorie d’Emile Cohl par exemple, sorti en 1908, voit les lignes passer d’une forme à l’autre à une vitesse presque folle, comme un flux de conscience concentré et converti en images poétiques.

Emile Cohl le précurseur, MacLaren ou encore John Hubley

De l’écran d’épingles d’Alexeïeff et Parker, aux peintures en mouvement de Lapoujade, le cinéma d’animation regorge d’autant d’idées et d’univers nouveaux que de techniques différentes, qui viennent précisément sublimer voire même provoquer la création artistique. Pourtant, comme l’explique André Martin dans ce numéro de "Connaître le cinéma" consacré au cinéma d’animation et diffusé pour la première fois le 30 avril 1966, le cinéma d’animation est aussi riche artistiquement qu’il est faible commercialement en France.

Ce manque d’exposition au grand public se lit d’ailleurs dans l’exercice révélateur des questions-réponses avec les spectateurs de l’émission, dont certains sont incrédules face aux films d’animation qu’ils ont pu voir. Trop rapides, trop vides de sens, les critiques fusent sur cet art encore vu par beaucoup comme mineur, trivial ou encore réservé aux plus jeunes. C’est ainsi l’occasion de se rendre compte du chemin parcouru depuis dans la réception du cinéma d’animation, dont la qualité artistique intrinsèque est aujourd’hui incontestée.

• Par Jean Mitry et Philippe Esnault
• Avec André Martin, Pierre Comte, Georges Gaudu, Manuel Otero, Pierre Philippe et des spectateurs
• Connaître le cinéma - Le cinéma d'animation (1ère diffusion : 30/04/1966 Chaîne Parisienne)
• Indexation web : Documentation Sonore de Radio France
• Archive Ina-Radio France

Retrouvez l'ensemble du programme d’archives  "Le cinéma d’animation, de l’ombre à la lumière" proposé par Mathias Le Gargasson.