Dominique Rabourdin : "L’insolence est le signe caractéristique d’Humphrey Bogart" : épisode 8/8 du podcast Une Nuit au cinéma

Les comédiens Lauren Bacall et Humphrey Bogart, dans le film "Les Passagers de la nuit"
Les comédiens Lauren Bacall et Humphrey Bogart, dans le film "Les Passagers de la nuit" ©Getty - Donaldson Collection
Les comédiens Lauren Bacall et Humphrey Bogart, dans le film "Les Passagers de la nuit" ©Getty - Donaldson Collection
Les comédiens Lauren Bacall et Humphrey Bogart, dans le film "Les Passagers de la nuit" ©Getty - Donaldson Collection
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En 1990, Michel Cazenave et Dominique Rabourdin analysaient le parcours d’Humphrey Bogart, comédien-culte qui tourna avec les plus grands cinéastes américains entre 1930 et 1956.

Dominique Rabourdin, au micro de Michel Cazenave, analysait l'évolution du personnage d’Humphrey Bogart depuis ses rôles de gangster ou de détective à ceux d'homme lucide, profondément humain ou d'aventurier désabusé accessible aux charmes de l'amour, pour peu que ce soit dans une atmosphère de romantisme que celui-ci se dévoile. Il évoquait aussi son action d'intellectuel libéral qui s’était battu contre la Commission McCarthy et avait pris publiquement position pour les candidats démocrates aux élections présidentielles. Et l'importance de son couple avec Lauren Bacall, rencontrée lors du tournage du film d’Howard Hawks, Le port de l’angoisse.

Le critique de cinéma, Dominique Rabourdin évoque l’image d’Humphrey Bogart qui lui vient spontanément à l’esprit :

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C’est forcément en noir et blanc. Il y a évidemment des exceptions qui arrivent tout de suite parce qu’il a fait aussi des films en couleurs (…) mais c’est comme si Humphrey Bogart et sa mythologie était inséparable du noir et blanc.

C’est dans 'La forêt pétrifiée', un film plutôt médiocre, qu’Humphrey Bogart devient célèbre dans le rôle d’un gangster. (...) Il a eu toutes les morts possibles et imaginables avant de jouer d’autres rôles. Le grand tournant de sa carrière c’est 'La Grande évasion', 'High Sierra' de Raoul Walsh et 'Le Faucon maltais' d’Huston.

Ce qui est curieux dans la carrière de Bogart c’est cette alternance  systématique de gangster dans un film, détective dans l’autre.

A propos de son personnage cynique dans Le Faucon maltais, Dominique Rabourdin souligne l’originalité du jeu de Bogart : 

Ça joue sur l’ambiguïté, ça joue aussi sur l’insolence qui est le signe caractéristique de Bogart que les cinéastes ont su percevoir.

Casablanca c’est le film qui consacre complétement Bogart comme une grande vedette.

Le couple que formaient Humphrey Bogart et Lauren Bacall a largement contribué à la popularité des deux acteurs.

Dans un certain nombre de films il y a des moments de pure magie. Le  dernier plan des Passagers de la nuit, quand Bogart retrouve Lauren Bacall sur cette espèce de plage en Amérique du sud avec une musique de style lambada, avec les vagues qui roulent la nuit au bord de cette plage c’est tout à fait magnifique, totalement onirique. Ce sont des films qui arrivent à force d’irréalisme à avoir une dimension onirique. C’est pour ça que le public suivait.

Avec des extraits de films en version originale de : "Casablanca "de Michael Curtis," La Forêt pétrifiée "d’Archie Mayo," High Sierra "de Raoul Walsh," Le Faucon maltais "de John Huston," Le Port de l'angoisse "de Howard Hawks," Les passagers de la nuit "de Delmer Davex," Le grand sommeil "de Howard Hawks," Les ruelles du malheur "de Nicholas Ray," Key Largo "de John Huston," Africain Queen "de John Huston," La Main Gauche du Seigneur "de Edward Dmytryck," et de : Sabrina "de Billy Wilder et en version française de :" La Comtesse aux pieds nus "de Joseph Mankiewicz.  

Et les voix de John Huston, Richard Brooks, Lauren Bacall, Katharine Hepburn et Humphrey Bogart.

  • Par Michel Cazenave   
  • Réalisation Josette Colin
  • Mardis du cinéma - Humphrey Bogart ou le dévoilement de l'intégrité (1ère diffusion : 20/11/1990)
  • Indexation web : Documentation de Radio France
  • Archive Ina-Radio France

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