

En 1962, Alfred Hitchcock donnait une série d'entretiens à François Truffaut. En 1999, ces entretiens sont diffusés en 25 épisodes sur France Culture. Dans le 24ème épisode, il parle des "Oiseaux", puis dans le 25ème, et dernier épisode, Hitchcock évoque le bien, le mal, le sexe dans ses films.
Hitchcock/Truffaut, ou Le Cinéma selon Alfred Hitchcock, surnommé également "le Hitchbook", est un livre de François Truffaut, paru en 1966.
Ce livre est principalement constitué d'une série d'entretiens entre Alfred Hitchcock et François Truffaut qui a eu lieu en 1962 avec l'aide d'Helen Scott, une amie de Truffaut qui traduisait simultanément le dialogue entre les deux cinéastes.
En 1999, Serge Toubiana et Nicolas Saada proposaient de réécouter les bandes de ces entretiens, remontées en une série de 25 épisodes.
Nous vous proposons d’écouter le début du 24ème épisode dont le thème est le film Les Oiseaux puis ensuite l’intégralité du 25ème épisode où il sera question, en particulier, de la représentation de la sexualité dans les films d'Hitchcock.
En août 1962, au moment des entretiens entre François Truffaut et Alfred Hitchcock, celui-ci achevait la post-production de son 48ème film, Les Oiseaux. Le matin même du 24ème entretien Hitchcock avait montré le film, dans une version inachevée, à Truffaut. Inquiet, soucieux, attentif aux réactions de son interlocuteur, Hitchcock décrivait une expérience inédite, l’utilisation de sons électroniques qui remplaçaient la musique.
Pour la première fois au cours de ces entretiens Hitchcock parlait d’une oeuvre en train de se faire et non pas achevée.
Nous avons fait des expériences avec des sons électroniques allemands quand les oiseaux attaquent à l'extérieur. (...) Quand je filmais, de manière à ce que les acteurs répondent à l'idée qu'il y avait un bruit extérieur d'oiseaux, j'avais installé un petit tambour sur le plateau connecté à un haut-parleur, ainsi, à chaque fois que les acteurs jouaient, je mettais en marche ce battement de tambour, pour que les acteurs puissent réagir à quelque chose, plutôt qu'à rien.

Dans le 25ème, et dernier épisode, Alfred Hitchcock parle de la place de la sexualité dans ses films, "mon attitude à propos de montrer du sexe à l’écran ? Je pense qu’il doit y avoir du suspense, je pense que la scène ne doit pas être évidente, ne doit pas trop montrer". Hitchcock évoquait la scène de Psychose quand Janet Leigh, jouant le rôle de Marion Crane, apparaissait en soutien-gorge avec son amant, Sam Loomis interprété par John Gavin, dans une chambre à coucher :
Je ressentais le besoin de faire une scène de ce type car le public avait changé. Les scènes de baisers classiques sont méprisées par les jeunes gens. De nos jours vous devez leur donner à voir la façon dont ils se conduisent eux-mêmes. (…) En vérité, la fille n’aurait pas dû porter ce soutien-gorge.
A propos de la représentation du bien et du mal au cinéma, il résumait ainsi sa façon de voir :
Basically, the better the villain, the better the film or the stronger the evil the stonger the film. (En principe, meilleur le méchant est, meilleur le film est, ou pour le dire autrement, plus le mal est puissant, plus le film est puissant).
- Par Serge Toubiana
- Réalisation : Claude Giovannetti
- Entretiens avec Alfred Hitchcock par François Truffaut - Entretien 24 et 25/25 (1ère diffusion : 04/11/1999 et 05/11/1999)
- Rédaction web : Documentation sonore de Radio France
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