Paul-Henri Spaak : "Je regrette que l'on abandonne l'idée d'une élection au suffrage universel pour l'Europe" : épisode 6/9 du podcast A la recherche de l’esprit européen

En 1954, le président Pierre Mendès France reçoit le président de la CECA, le Belge Paul-Henri Spaak.
En 1954, le président Pierre Mendès France reçoit le président de la CECA, le Belge Paul-Henri Spaak. ©AFP - afp
En 1954, le président Pierre Mendès France reçoit le président de la CECA, le Belge Paul-Henri Spaak. ©AFP - afp
En 1954, le président Pierre Mendès France reçoit le président de la CECA, le Belge Paul-Henri Spaak. ©AFP - afp
Publicité

L’intégration européenne selon Paul-Henri Spaak, l'homme d'État belge qui fut le premier président de l’Assemblée commune européenne, ancêtre du Parlement européen, expliquait, en 1961, ses regrets et ses espoirs sur la construction européenne en cours.

Il serait impossible de parler des Pères fondateurs de l’Europe sans évoquer Paul-Henri Spaak.  

Spaak est l’un des très grands noms de l’histoire politique belge. Il fut premier ministre plusieurs fois avant et après la guerre, secrétaire général de l’Otan à la fin des années 60. Et il joua parallèlement un rôle majeur dans la construction européenne en étant notamment le premier président de l’Assemblée commune européenne, ancêtre du Parlement européen.  

Publicité

Paul-Henri Spaak avait une vision très précise de l’intégration européenne, vision qu’il développe très librement dans cette archive de 1961. 

On parle alors de l’Europe des Six : France, Allemagne, Italie, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, en opposition aux Sept, les "Outer Seven" emmenés par le Royaume-Uni, les pays extérieurs à la Communauté européenne qui souhaitaient à l’époque limiter leur coopération à la logique du libre-échange. 

Quelles étaient à l’époque les perspectives de poursuite de l’intégration européenne du point de vue des partisans d’une Europe fédérale ? C’est donc Paul-Henri Spaak qui l’explique dans cette intervention captée en mars 1961. 

Dans cette affaire européenne je ne suis en aucune façon un théoricien dogmatique. On m'a cent fois posé la question : "comment voulez-vous faire l'Europe, d'abord politique ou d'abord économique ?" C'est pour moi aussi intéressante que de savoir si la poule est venue avant l'œuf ou l'œuf avant la poule. Ça ne m'intéresse pas. Ce que je veux faire c'est l'Europe et je veux saisir toutes les occasions qui nous permettent de progresser vers l'idéal européen. 

Je regrette que certains pays ne puissent pas accepter l'idée du référendum sur la question européenne. Bien sûr un référendum ne serait pas en soi-même une réforme fondamentale et définitive mais ce serait du point de vue psychologique une grande chose si l'on s'apercevait qu'il y a maintenant dans la Communauté des Six, une majorité de gens qui ont réalisé l'importance de l'Europe unie. (...) Je regrette que l'on abandonne l'idée d'une élection au suffrage universelle pour la communauté Européenne. 

  • Par Radiodiffusion Télévision Française (RTF) 
  • Avec Paul-Henri Spaak
  • Extrait : L’intégration européenne selon Paul-Henri Spaak (1ère diffusion : 03/03/1961)
  • Indexation web : Documentation sonore de Radio France
  • Archive Ina-Radio France

L'équipe