Après avoir évoqué son enfance, ses études, sa rencontre avec Lacan, celle avec Jenny Aubry et ses débuts professionnels, Ginette Raimbault revenait sur le rôle de la psychanalyse dans la vie d'un hôpital. Elle racontait ce qu'était son travail auprès d'enfants atteints de maladies incurables.
- Ginette Raimbault Pédopsychiatre et psychanalyste
La disparition de la psychanalyste Ginette Raimbault en 2014 fut unanimement saluée comme celle d'une grande clinicienne dont l'apport théorique aura été considérable. Auteur de nombreux ouvrages, directrice de recherche à l'INSERM, elle travailla à la rencontre du monde médical et de la psychanalyse, consacrant l'essentiel de sa pratique et de ses réflexions à ce que la réalité de la mort peut avoir de plus douloureux.,
En 1997, Ginette Raimbault accordait à Éliane Contini une série de cinq entretiens d'À voix nue. Après avoir dans les deux premiers évoqué son enfance, ses études, sa rencontre avec Lacan, celle avec Jenny Aubry et ses débuts professionnels, dans les trois entretiens que nous allons entendre, Ginette Raimbault revenait sur le rôle bénéfique de la psychanalyse dans la vie d'un hôpital, dans l'écoute des souffrances psychiques des malades et de leurs proches, dans la reconnaissance de ces souffrances par les médecins. Elle rappelait que le rôle du médecin est avant tout d'écouter :
Le rôle du médecin me paraît être surtout d’écouter, avant de dire lui-même. Et trop de gens, sous prétexte de soigner, d'être thérapeutes, disent à l’autre ce qu'il en est de lui, avant de l'entendre. Et Freud ne faisait pas ça. […] Pouvoir écouter, ça c'est vraiment un entrainement. Les médecins, j'ai l'air de les attaquer, ce qui n'est pas du tout le cas parce que j'ai beaucoup d'admiration pour eux, mais il est exact que dans leur formation médicale on ne leur apprend pas à écouter. On leur apprend à faire des ordonnances, on leur apprend à faire des diagnostics, on ne leur apprend pas à écouter les malades.
Ginette Raimbault racontait ce qu'était son travail auprès d'enfants atteints de maladies incurables, et auprès des parents devant affronter la mort d'un enfant. Elle y évoquait les histoires marquées par la perte d'un enfant de Gustav Mahler et Victor Hugo. Se référant à sa propre expérience des nombreux cas qu'elle eut à en traiter, elle y parlait aussi de l'anorexie, des éléments du passé familial des patientes où était à chercher son origine, en rappelant les histoires de l'Impératrice Élisabeth d'Autriche et de la philosophe Simone Weil.
- Par Eliane Contini
- Réalisation : Nicole Salerne
- A voix nue - Ginette Raimbault 2/2 : Parties 3, 4 et 5 (1ère diffusion : 03/02/1997)
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