

En 1962, Alfred Hitchcock accorde un long entretien à François Truffaut. En 1999, cette conversation est diffusée en 25 épisodes sur France Culture. Dans ce treizième échange, il est question de l'activité d'Alfred Hitchcock pendant la Seconde Guerre mondiale.
François Truffaut, Alfred Hitchcock.
Un vilain allemand ne peut être un bon marin
En 1943, Alfred Hitchcock revient en Angleterre, trop âgé et trop gros pour s’engager. Mais il veut contribuer à l’effort de guerre à sa manière. Il se lance un défi : tourner dans un décor unique. Lifeboat, un canot de sauvetage perdu en pleine mer.
C'est une allégorie sur la guerre qui lui vaudra de violentes critiques, d'après une histoire écrite sur commande par Steinbeck. Pour illustrer l’étroitesse du cadre, le microcosme de la guerre, le film Lifeboat est tourné à 80% en semi gros ou gros plan, comme le fera plus tard la télévision. Chaque personnage incarne une idée, un pays : le fasciste, le communiste, etc.
Un critique donna "10 jours au film pour quitter la ville". Les défis techniques étaient de taille : la caméra maintenue en permanence dans le bateau. C'est un film sans musique. L’héroïne, comme celle des Oiseaux, quitte le monde des apparences. Truffaut considère que le film est psychologique et moral, comme une fable. Les critiques sont véhémentes car le personnage de l’Allemand est en position de supériorité.
Pendant la Seconde Guerre mondiale Hitchcock tourne deux films de propagande pour faire l'éloge de la Résistance française. A la fin de la guerre, en 1945 il prend pour sujet la psychanalyse : Spellbound (La Maison du Dr Edwards), co-écrit avec Ben Hecht, pour lequel il commande un dessin onirique à Salvador Dali.
- Production : Serge Toubiana et Nicolas Saada
- Entretiens avec Alfred Hitchcock par François Truffaut 13/25 - Traduction : Helen Scott
- Enregistrement 13 au 20 août 1962 - 1ère diffusion 20/10/1999
- Rédaction web : Anne de Biran et Sandrine England, Documentation sonore de Radio France
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