En 1962, Alfred Hitchcock accorde un long entretien à François Truffaut. En 1999, cette conversation est diffusée en 25 épisodes sur France Culture. Dans le deuxième échange Hitchcock revient sur "Les Boucles d'or" ("The Lodger"), réalisé en 1927, dans lequel il développe le thème du faux coupable.
Dans le deuxième volet de cette série en 25 épisodes qui donne à entendre le dialogue entre les cinéastes Alfred Hitchcock et François Truffaut enregistré en 1962, Alfred Hitchcock évoque l'un de ses premiers films, The Lodger. Il considère que son premier film personnel est The Lodger (1926), commercialisé en France sous le titre Les Boucles d’Or film muet où il développe un thème qui lui est cher : le faux coupable en fuite, accusé à tort. Le film est inspiré d’une nouvelle britannique de Marie Belloc Lowndes, Who is he ? Une logeuse se demande si un de ses locataires est Jack l’éventreur. Hitchcock choisit de se placer du point de vue subjectif de la logeuse et regrette d'avoir été obligé de faire du héros un innocent.
Le nouvel espoir du cinéma anglais
En effet à cette époque-là, il était impossible d’attribuer un personnage de méchant à une star et il fallait l’innocenter. Hitchcock aurait préféré laisser le spectateur dans le doute. Il reconnait l'influence du cinéma allemand sur The Lodger, premier film muet où il a imprimé son style. La scène d’ouverture (une jeune fille blonde hurlant) a été tournée pendant une fin d’après-midi hivernale à Londres. Dans un premier temps, le film est remisé sur les étagères par les producteurs, qui le trouvent mauvais. Une grande déception pour Alfred Hitchcock et sa future femme, Alma Reville. Après deux modifications, le film sort en 1927 et Hitchcock est considéré comme le nouvel espoir du cinéma anglais.
Le fétichisme des menottes
La scène de lynchage et des menottes, est, selon le réalisateur britannique, "de l’ordre du psychotique et du fétichisme". Hitchcock donne une connotation sexuelle aux menottes quand Truffaut, confessant sa méconnaissance de la psychanalyse, n’y voit qu’une privation de liberté. En revanche Truffaut relève la dimension christique de la poursuite du héros par la foule. Le cinéaste français remarque une constante dans les films du maître britannique celle "des figures d’hommes ordinaires plongés dans des aventures extraordinaires."
- Production : Serge Toubiana et Nicolas Saada
- Entretiens avec Alfred Hitchcock par François Truffaut 02/25 - Traduction : Helen Scott
- Enregistrement 13 au 20 août 1962 - 1ère diffusion 05/10/1999
- Edition web : Anne de Biran et Sandrine England, Documentation sonore de Radio France
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