"Tout spectateur est un voyeur" : épisode 20/25 du podcast Entretiens avec Alfred Hitchcock par François Truffaut

James Stexart, Grace Kelly et Alfred Hitchcock sur le tournage de "Fenêtre sur cou" en 1953.
James Stexart, Grace Kelly et Alfred Hitchcock sur le tournage de "Fenêtre sur cou" en 1953. ©Getty - Photo by Michael Ochs Archives/Getty Images
James Stexart, Grace Kelly et Alfred Hitchcock sur le tournage de "Fenêtre sur cou" en 1953. ©Getty - Photo by Michael Ochs Archives/Getty Images
James Stexart, Grace Kelly et Alfred Hitchcock sur le tournage de "Fenêtre sur cou" en 1953. ©Getty - Photo by Michael Ochs Archives/Getty Images
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En 1962, Alfred Hitchcock accorde un long entretien à François Truffaut. En 1999, cette conversation est diffusée en 25 épisodes sur France Culture. Dans ce vingtième échange, il est question de "Fenêtre sur cour" réalisé en 1955, du danger de voir, de savoir, et d'être vu.

En 1962, le réalisateur François Truffaut propose au réalisateur Alfred Hitchcock de mener une longue série d’entretiens destinés à composer la matière d’un livre qui deviendra célèbre. La rencontre a lieu en août 1962 dans les bureaux des studios Universal, avec la complicité d’Helen Scott qui assure la traduction de leur dialogue.

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Il en résulte 52 bobines de 30 minutes enregistrées sur magnétophone, retrouvées par hasard bien des années plus tard. En 1999, Serge Toubiana et Nicolas Saada en proposent pour France Culture un choix de vingt-cinq extraits. Dans le vingtième on entendt Truffaut soumettre sa vision de Fenêtre sur cour (1954) à son réalisateur.

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Hitchcock explique la façon dont ce film s’est construit, ce qu’il n’a pas pu faire et ce qu’il a réussi. A propos du scénario : "J’étais très créatif à cette période parce que mes batteries étaient bien chargées."

A propos du personnage de James Stewart, photographe qui se sert de son flash pour éblouir l'assassin : "vous devez vous servir de cela, il est toujours essentiel d'utiliser l’atmosphère qui entoure un personnage ou un endroit. Je sens que je néglige quelque chose si je ne m'en sers pas".

Fenêtre sur cour représente un défi cinématographique. Hitchcock a recours à l'effet Koulechov : montrer un visage qui réagit à une réalité absente de l'écran. Dans ce film James Stewart est un voyeur mais il est aussi dans la position du spectateur d'un film. Hitchcock explique les moments où le film quitte le point de vue de James Stewart. Hitchcock réalise ce film avec une économie de points de vue et ne  fait avancer l'action qu'au moment où elle est  dramatiquement nécessaire.

  • Production : Serge Toubiana et Nicolas Saada
  • Entretiens avec Alfred Hitchcock par François Truffaut 20/25 - Traduction : Helen Scott
  • Enregistrement 13 au 20 août 1962 - 1ère diffusion 29/10/1999
  • Edition web : Anne de Biran et Sandrine England, Documentation sonore de Radio France

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