Corde, chandelier, poignard, pistolet, poison : le rôle des accessoires dans le film noir : épisode 7/25 du podcast Entretiens avec Alfred Hitchcock par François Truffaut

Naunton Wayne, Basil Radford, Dame May Whitty dans "The Lady Vanishes" réalisé par Alfred Hitchcock 1938
Naunton Wayne, Basil Radford, Dame May Whitty dans "The Lady Vanishes" réalisé par Alfred Hitchcock 1938 ©Getty - United Artists
Naunton Wayne, Basil Radford, Dame May Whitty dans "The Lady Vanishes" réalisé par Alfred Hitchcock 1938 ©Getty - United Artists
Naunton Wayne, Basil Radford, Dame May Whitty dans "The Lady Vanishes" réalisé par Alfred Hitchcock 1938 ©Getty - United Artists
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En 1962, Alfred Hitchcock accorde un long entretien à François Truffaut. En 1999, cette conversation est diffusée en 25 épisodes sur France Culture. Dans ce septième échange, comme un chef donnerait ses recettes, Hitchcock livre les ficelles de son métier et les trucages pour "The Lady Vanishes".

Dans ce septième entretien entre François Truffaut et Alfred Hitchcock, enregistré en 1962, puis diffusé en 1999 sous la forme d'une série en 25 épisodes, le réalisateur britannique évoque l'un des films les plus connus de sa période anglaise, Une Femme disparait.

L'œil de la caméra au bout du bras de la grue

À ce stade, ce n’est plus un critique de cinéma et son maître qui se font face. Ce sont deux cinéastes expérimentés, deux chefs opérateurs, qui parlent le même langage technique : zoom, travelling, objectifs, maquettes, accessoires, mouvements de caméra. Parmi les ingrédients de base, la nécessité, déjà évoquée, de fournir au public des informations dérobées aux personnages, notamment grâce aux points de vue de la caméra, articulée au bout du bras d’une grue. La caméra étant un langage en soi, elle délivre aux spectateurs des informations cruciales en élargissant leur champ de connaissance, au-delà de celui perceptible par les protagonistes.

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Des verres de poison XXL fabriqués sur mesure

Une Femme disparaît (The Lady Vanishes), est le meilleur des films d'Hitchcock tourné en Angleterre, en 1938. Truffaut le connaît par cœur. Il l’a vu plusieurs fois à Paris, et se promet toujours de se concentrer sur ses aspects techniques avant de les oublier, et de se laisser prendre par l’intrigue.

Hitchcock rentre dans les détails de la production. Le tournage de The Lady Vanishes a eu lieu dans un studio de 27,5 m de long avec une couchette et un décor en perspective. Hitchcock raconte ses trucs de tournage. La solution qu'il a trouvée pour signifier au spectateur que du poison est versé dans des verres. Il fait fabriquer des accessoires en grande taille et filme la scène à travers les verres. Des verres extra grands fabriqués à dessein. Hitchcock revendique à nouveau l’invraisemblance au cinéma et la dimension fictive de ses films.

  • Production Serge Toubiana et Nicolas Saada
  • Entretiens avec Alfred Hitchcock par François Truffaut 07/25 - Traduction : Helen Scott
  • Enregistrement 13 au 20 août1962 - 1ère diffusion 12/10/1999
  • Edition web : Documentation Sonore de Radio France

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