Jean-Didier Urbain : "Les vacances c'est échapper à un ordre social dont on n’est pas vraiment le maître"

détail de la couverture de l'essai de Jean-Didier Urbain "Une histoire érotique du voyage"
détail de la couverture de l'essai de Jean-Didier Urbain "Une histoire érotique du voyage"  - ed. Payot
détail de la couverture de l'essai de Jean-Didier Urbain "Une histoire érotique du voyage" - ed. Payot
détail de la couverture de l'essai de Jean-Didier Urbain "Une histoire érotique du voyage" - ed. Payot
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"La Nuit des grandes vacances" s'ouvre avec un premier entretien de Jean-Didier Urbain, anthropologue qui a choisi de faire des grandes vacances le terrain privilégié de ses investigations...

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Plus que deux petites semaines et les "Grandes Vacances" commenceront officiellement pour tous les enfants de France. Moment de l’année attendu, rêvé, idéalisé, qui bien souvent, et même longtemps après l’enfance, continuer de constituer un moment à part, et peut-être même un moment sacré. Mais qu’ont-elles donc de si particulier, ces vacances ? Comment sont-elles devenues cette institution, voire cette norme, qui a aussi le pouvoir d’exclure ceux qui en sont privés ? 

Pour s’interroger sur leur place dans l’Histoire et la mémoire collective tout en commençant à y rêver, petit voyage radiophonique au pays de l’été, de la mer, de la plage, des promenades, de l’oisiveté et de la chasse aux insectes. 

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Cette nuit, on se souviendra de l’héritage du Front Populaire et du rôle qu’il a joué dans leur avènement ; on ira passer le dernier jour de classe dans une école maternelle de Villiers-le-Bel, juste avant leur commencement ; on écoutera Pagnol nous lire lui-même le souvenir des « plus beaux jours de sa vie » ; on se prélassera sur la plage d’un petit village corse où enfants et adolescents nous raconteront leur art du farniente ; on se souviendra qu’elles ne sont pas toujours roses, ces vacances, à l’écoute d’un petit garçon qui passe un été d’angoisses ; on ira dans un centre de loisirs de Bobigny, auprès d’enfants qui ne partent pas, et l’on verra que la prétendue démocratisation des vacances est loin d’être achevée. 

Pour finir, on passera un moment en compagnie de Pierre Bergounioux, dans sa maison de Corrèze, par une belle journée du mois de juillet. L’écrivain nous parlera de ce temps de l’année si particulier, où « l’humeur enfantine, pour ne pas dire infantile » tâche de reprendre ses droits. 

Et pour nous accompagner tout au long de la nuit, deux chercheurs qui ont choisi de faire des grandes vacances le terrain privilégié de leurs investigations : l’anthropologue Jean-Didier Urbain, auteur d’une récente Histoire érotique du voyage, et Laura Lee Downs, qui a écrit l’Histoire des colonies de vacances de 1880 à nos jours.

Premier entretien de la nuit avec Jean-Didier Urbain, anthropologue qui a choisi de faire des grandes vacances le terrain privilégié de ses investigations, auteur d’une récente Histoire érotique du voyage, il explique : 

A l’occasion des vacances on dit ce qu’on aime et surtout ce qu’on fuit…(…) c’est une évasion, c’est échapper à un ordre social dont on n’est pas vraiment le maître. L’invention des vacances est une invasion d’un temps autre qui vient perturber le temps social, le temps religieux, le temps du travail, le temps de la famille, le temps  domestique… C’est un temps à part qui est mis à disposition et c’est le remplissage de ce temps qui nous parle de la société. On le remplit diversement en fonction des générations, des périodes, des époques, des contextes. 

Ecouter le 2ème entretien de la nuit avec l'historienne Laura Lee Downs.

Ecouter la fin de l'entretien avec Jean-Didier Urbain. 

  • Par Mathilde Wagman
  • Réalisation : Virginie Mourthé
  • avec la collaboration de Hassane M'Béchour 
  • Indexation web : Documentation Sonore de Radio France

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