Jean-Pierre Lefebvre : "J'ai cherché à connaître la langue que parlaient les contemporains de Kafka, c'est en pensant à la manière dont les gens parlent qu'on lit ce qu'ils écrivent"

Photographies de Kafka dans un exposition sur Franz Kafka à l'Académie des arts de Berlin en 1966.
Photographies de Kafka dans un exposition sur Franz Kafka à l'Académie des arts de Berlin en 1966. ©Getty - Harry Croner/ullstein bild via Getty Images
Photographies de Kafka dans un exposition sur Franz Kafka à l'Académie des arts de Berlin en 1966. ©Getty - Harry Croner/ullstein bild via Getty Images
Photographies de Kafka dans un exposition sur Franz Kafka à l'Académie des arts de Berlin en 1966. ©Getty - Harry Croner/ullstein bild via Getty Images
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Jean-Pierre Lefebvre, germaniste et professeur émérite de littérature allemande vient de traduire et de commenter l’essentiel des nouvelles et récits de Kafka qui paraissent en deux volumes dans "La Pléiade". Il explique sa démarche dans cette nuit d'archives autour de l'oeuvre de Franz Kafka.

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Au mois d’octobre 2018, l'oeuvre de Franz Kafka a connu une étape avec la parution d’une nouvelle traduction en français de ses récits et romans dans collection de la Pléiade. Occasion que nous avons saisie pour passer une nuit à l’écoute de quelques-uns de ces textes, en entendre la singularité absolue, la force, la drôlerie aussi... Une Nuit Kafka en compagnie du germaniste Jean-Pierre Lefebvre, maître d’œuvre de cette nouvelle édition.  

Il revient sur cette traduction et explique en quoi le travail des éditeurs actuels se différencie de celui effectué par Max Brod, contemporain et ami de Kafka. 

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Il est aussi question de l'ambivalence de la démarche de Kafka demandant à Max Brod de ne surtout pas rééditer ni d’éditer ses œuvres inédites après sa mort. Mais peu de temps avant de mourir, Kafka aurait encore corrigé des textes… Cet entretien est illustré par une archive de la voix de Max Brod, peu avant sa mort en 1968 il avait donné un entretien à un journaliste allemand. Il évoque la personnalité et l’apparence de son ami. 

Jean-Pierre Lefebvre explique combien il est important de savoir comment les gens parlent pour les traduire : 

J'ai cherché à connaître la langue que parlaient les contemporains de Kafka, [...] on entend bien cet allemand méridional assez proche du bavarois qui caractérise la prononciation du pragois. C'est aussi en pensant à la manière dont les gens parlent qu'on lit ce qu'ils écrivent. Je suis très heureux d'avoir pu entendre la voix de Max Brod. Il le décrit physiquement comme un très beau garçon, très mince, très élégant, grand, d'une certaine manière assez séduisant. Il décrit la couleur de ses yeux… des yeux gris-bleu profond.

  • Par Mathilde Wagman 
  • Réalisation : Philippe Baudouin
  • Avec la collaboration de Hassane M'Béchour 
  • Indexation web : Sandrine England, Documentation Sonore de Radio France
  • Nuit Kafka - Entretien 1/3 avec Jean-Pierre Lefebvre (1ère diffusion : 24/03/2019)
Les Nuits de France Culture
4 min

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