Jean Rouch : "Nous voudrions créer de véritables archives sonores africaines"

Nous sommes en Afrique, à Dakar, en 1959, Jean Rouch est interviewé par un journaliste de la Sorafom. Il évoquait la transcription des traditions orales : doivent-elles être rédigées, écrites ? Place plutôt aux enregistrements afin d'archiver la mémoire, une des mémoires, de l'Afrique. Une histoire encore vivante sortant de l'esprit et de la bouche de l'homme :

Je suis ici pour continuer les enquêtes de recensement systématique des populations du nord qui redescendent vers la côte. Pendant un an aussi bien au Ghana qu'en Côte d'Ivoire nous allons faire un recensement des migrants venant du Niger, de la Haute-Volta et du Soudan. Ces migrants viennent travailler dans les régions côtières.

Publicité

Sur son projet d'archives africaines il expliquait :

Nous voudrions créer de véritables archives sonores africaines. L'idée est la suivante, les historiens que nous sommes amenés à être parfois lorsque nous faisons de l'ethnographie s'aperçoivent qu'il n'y a rien de plus difficile que de traduire les traditions orales, les transcrire par écrit. Ces traditions sont orales et elles devraient rester orales. Nous pensons qu’actuellement la technique électronique devrait justement permettre de constituer des archives historiques sonores de l'Afrique.

• Entretien avec Jean Rouch sur un projet d'archives sonores de l'Afrique
• 1ère diffusion : 01/01/1959 Radio Dakar
• Indexation web : Sandrine England, Documentation Sonore de Radio France
• Archives INA-Radio France