Premier entretien de cette première nuit consacrée à Georges Simenon avec John Simenon, son fils. En charge des droits de l’œuvre de l'écrivain, il évoque plusieurs adaptations dont celle qui met en scène Maigret sous les traits de Rowan Atkinson, alias Mister Bean.
Chez Simenon, il n’est pas nécessaire d’être coupable pour se sentir coupable ; du point de vue littéraire, il est peut-être même plus valorisant de se croire coupable, sans raison. Mais qui ne se sentirait pas coupable devant le commissaire Maigret ? Il a beau être taiseux et empathique : au 36, quai des Orfèvres ou dans l’arrière salle d’un bistrot crasseux, on semble soulagé de « passer à table » devant lui.
Les « simenoniens » sont légion, on le sait ; certains préfèrent les romans durs à la série des Maigret, les romans « parisiens » aux romans « américains » ; certains connaissent par cœur la liste des romans de l’écrivain belge, d’autres sont heureux de se perdre dans les titres, les enquêtes, les crimes…
C’est avec John Simenon, en charge des droits cinématographiques, théâtraux, télévisuels, radiophoniques, de l’œuvre de son père, que débutera la Première Nuit Simenon ; c’est avec Jacques de Loustal, illustrateur pour les Editions Omnibus d’un recueil de nouvelles et de quelques romans que nous évoquerons les couleurs et les noirceurs de cette œuvre immense ; en compagnie du biographe et adaptateur (pour France Culture) de Simenon que nous commencerons la Deuxième Nuit Simenon : Pierre Assouline ; avec un acteur, Bruno Solo, que nous nous interrogerons sur la manière idéale de jouer un héros simenonien : en innocent filmé comme un coupable, ou en coupable filmé comme un innocent ?
Et, bien sûr, les multiples archives –entretiens de Georges Simenon avec Max Favalelli, Stanislas-André Steeman, Robert Sadoul ; adaptations radiophoniques (La première enquête de Maigret, La neige était sale, La Boule noire…) nous plongeront dans la fameuse «atmosphère »…
John Simenon évoque ses relations avec son père, et les nombreuses adaptations de son oeuvre, particulièrement la toute récente réalisation pour la télévision britannique de La nuit du carrefour pour laquelle le comédien Roman Atkinson (Mr Bean) incarne le commissaire Maigret :
Ce qui était essentiel c’est qu’il puisse interpréter ce qui était en filigrane dans les romans, une espèce de vulnérabilité de Maigret. Parce que Maigret n’est pas cet espèce de mur massif sur lequel toutes les balles rebondissent, il absorbe la douleur qui est autour de lui, la douleur d’une vie, la douleur d’un petit voleur, la douleur d’une victime. [...] Simenon disait que Maigret était 'un raccommodeur de destinées', quelles qu'elles soient, parce qu'il considérait que tout le monde méritait d'avoir une chance de se raccommoder.
Ecouter le second entretien de la nuit avec Loustal, puis le dernier.
- Production : Philippe Garbit
- Réalisation : Virginie Mourthé
- Avec la collaboration de Hassane M'Béchour
- Indexation web : Sandrine England, Documentation Sonore de Radio France
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