Le journalisme selon Séverine : "Ce que je vais faire maintenant c'est l'école buissonnière de la révolution"

Caroline Remy dite Séverine (1855-1929), écrivain et critique ("Le Cri du Peuple", "La Fronde" et "l'Humanité" )
Caroline Remy dite Séverine (1855-1929), écrivain et critique ("Le Cri du Peuple", "La Fronde" et "l'Humanité" ) ©AFP - Abecasis/leemage
Caroline Remy dite Séverine (1855-1929), écrivain et critique ("Le Cri du Peuple", "La Fronde" et "l'Humanité" ) ©AFP - Abecasis/leemage
Caroline Remy dite Séverine (1855-1929), écrivain et critique ("Le Cri du Peuple", "La Fronde" et "l'Humanité" ) ©AFP - Abecasis/leemage
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Une émission en hommage à Séverine était diffusée en avril 1955. La journaliste qui lutta toute sa vie contre l'iniquité et la misère avait acquis à la fin du 19ème siècle un renom universel. A l'occasion du centenaire de sa naissance, lectures et témoignages retraçaient sa vie.

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Séverine, de son vrai nom Caroline Rémy, née en 1855 à Paris et morte en 1929 fut une écrivaine, journaliste libertaire et féministe française. En 1955, à l'occasion du centenaire de sa naissance, la chaîne nationale lui rendait hommage.  Sa petite-fille, Jeanne Witta la décrivait ainsi :

Ma grand-mère Séverine, élue en son temps princesse du journalisme aurait aujourd'hui 100 ans. Un quart de siècle de labeur acharné, de luttes quotidiennes contre l'iniquité, l'égoïsme, la misère lui ont acquis à la fin du siècle dernier un renom universel. Aujourd'hui il ne nous reste plus d'elle qu'une tombe de granit rose au cimetière de Pierrefonds sur laquelle sont gravés ses mots : "J'ai toujours lutté pour la paix, la justice et la fraternité". Un nom sur quelques plaques de rues ou des squares et des souvenirs...

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Aux côté de Jules Vallès, elle apprend le journalisme et devient socialiste. Elle l'aidera à relancer Le Cri du peuple, qu'elle dirigera avec lui. Elle fut l'une des premières femmes "patronne" d'un grand quotidien. Quand elle est forcée de fermer Le Cri du Peuple, en 1888, faute d'argent, elle écrit : 

Ce que je vais faire maintenant c'est l'école buissonnière de la révolution, j'irai de droite ou de gauche suivant les hasards de la vie défendant les idées qui me sont chères, mais les défendant seule sans autres responsabilités que celles de ce que j'aurai signé de mon nom. Mon bagage est plié dans un mouchoir rouge, quand je voudrai que l'on sache où je suis, je casserai une branche sur la route, et je le mettrai au bout.

La figure de Séverine était évoquée dans l'émission à travers des lectures de textes d'André Salmon, Léon Daudet et des textes de Séverine elle-même.

Ses deux petites filles Jeanne Witta et Denise Chanal racontaient son combat comme journaliste contre l'injustice sociale. Jacques Prévert lisait quelques fragments des articles écrits par Séverine aux moments des accidents de Mines à Saint-Etienne, ainsi que des textes sur des grèves et revendications ouvrières de l'époque.

Avec Jeanne Witta, André-Paul Antoine, Jacques Prévert et Francis Jourdain.

  • Production : Denise Chanal et Jeanne Witta
  • Réalisation : Albert Riera
  • Hommage à Séverine : A l'occasion du 100ème anniversaire de sa naissance 
  • 1ère diffusion : 26/04/1955 Chaîne Nationale
  • Indexation web : Sandrine England Documentation sonore de Radio France
  • Archive Ina-Radio France