"Notre grande et ancestrale peur est d’être encore chassés d’Israël" : épisode • 1/10 du podcast Golda Meir, souvenirs d'une femme de pouvoir

Golda Meir le 17 décembre 1974 au Canada.
Golda Meir le 17 décembre 1974 au Canada. ©Getty - Dick Loek/Toronto Star
Golda Meir le 17 décembre 1974 au Canada. ©Getty - Dick Loek/Toronto Star
Golda Meir le 17 décembre 1974 au Canada. ©Getty - Dick Loek/Toronto Star
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En 1977, Golda Meir, qui fut la Première ministre d'Israël de 1969 à 1974, après avoir été ministre des Affaires étrangères, acceptait de se livrer au micro de France Culture. Dans ce premier volet des dix entretiens, elle revenait sur la spécificité de l’Etat d’Israël en raison de son histoire.

Avec
  • Golda Meir Ancienne Première ministre dIsraël (1898-1978)

Dans ce premier numéro de la série "Les Grands Contemporains", Golda Meir répondait aux questions de Patrice Galbeau et rappelait ce qui différenciait Israël des autres Etats en raison de la menace qui, depuis sa naissance, pesait sur sa sécurité et son existence même. Israël est la cause qu’elle aura défendue toute sa vie, une vie hors du commun comme nous pouvons le constater dans cette série d'entretiens et comme nous le font entendre également des gens qui l'ont approchée et qui louent sa force de travail. Ainsi Lou Kadar, sa secrétaire, disait d'elle : "Elle n'a pas de caprices, elle travaille elle-même très dur et elle trouve tout naturel que les gens autour d'elle travaillent de la même façon !"

Afin de mieux nous faire comprendre la spécificité d'Israël, alors un Etat à peine trentenaire en 1977, Golda Meir insiste sur sa situation particulière et compliquée par rapport aux autres nations qui ont aussi pu connaître des invasions et occupations de territoire. Elle évoque combien "la lutte pour assurer la sécurité d’Israël, l’existence même d’Israël " était une tâche "harassante et une responsabilité terriblement lourde".

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Dans ce premier volet, Golda Meir revient aussi sur son enfance en Ukraine où elle est née en 1898, alors dans ce qui était l’Empire russe et où elle avait été témoin de "toutes ces horreurs". Un pogrom s’est tenu dans une ville proche de celle de sa famille, un jour de jeûne et de lamentations a été décrété. Du haut de ses six ans, elle a décidé de suivre les adultes dans ce jour de deuil.

"Pour de jeunes juifs français ou américains depuis des générations, il fallait commencer par leur expliquer pourquoi ils devaient vouloir la création d’un Etat d’Israël, pourquoi ils devaient vouloir y vivre, pourquoi ils devaient être des pionniers. Je n’ai pas eu besoin de toutes ces explications… j’avais vu l’horreur. […] Quand j’ai eu six ans, j’ai compris ce qu’était un pogrom."

Le Cours de l'histoire
51 min
  • Par Patrice Galbeau
  • Réalisation Alain Pollet
  • Avec les témoignages de Lou Kadar, amie et secrétaire particulière de Golda Meir et Daniel Mayer, ministre du Travail français de 1947 à 1949
  • Traduction de Golda Meir par la voix de Denise Gence
  • Archive Ina-Radio France
  • Les grands contemporains - Golda Meir, entretien 1/10 (1ère diffusion : 12/12/1977)

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