Sixième des dix épisodes de la série "Les Grands Contemporains" avec Golda Meir qui revenait sur les relations d'Israël avec les pays africains nouvellement indépendants. Parmi ses souvenirs, elle évoquait aussi sa rencontre avec le pape Paul VI en 1973.
- Golda Meir Ancienne Première ministre dIsraël (1898-1978)
Celle qui avait été Première ministre de l'État d'Israël de 1969 à 1974 évoque dans ce sixième temps de la série d'entretiens qui lui était consacrée en 1977, les souvenirs de ses voyages en Afrique noire dans les différentes fonctions qu'elle avait occupées depuis la création d'Israël. Golda Meir raconte des anecdotes sur son accueil par les populations africaines et leurs réactions lorsqu'elle se présentait comme venant de Jérusalem : "Au cours de mes séjours en Afrique, j'ai réalisé que très peu de gens savent que Jérusalem existe." L'idée même de la ville de Jérusalem était pour eux quelque chose d'immatériel qui ne pouvait pas être concrétisée.
Prenant du recul, elle analyse dans le cours de l'entretien la politique étrangère d'Israël à l'égard des pays africains qui gagnaient tout juste leur indépendance et auxquels Israël a pu apporter une aide logistique dans le domaine agricole par exemple : "Nous nous sommes rapprochés d'eux car nous avons senti instinctivement que, nous, juifs devions les comprendre... Et nous avons compris." Elle dit pour autant ne pas ressentir de déception à l'égard de ces pays qui depuis ont tourné le dos à Israël. Avec pragmatisme elle pense que l'histoire est une question de moment.
En cinquante années de vie politique, Golda Meir a rencontré "les grands de ce monde" et elle s'exprime sur certains qui lui ont fait une forte impression. Elle se souvient ainsi de sa rencontre en 1973 avec le pape Paul VI alors que le Vatican n'avait pas encore reconnu Israël : "c'était un moment historique", affirme-t-elle, que cette rencontre entre le chef du monde catholique et une juive Première ministre de l'Etat juif. Bien que l'entretien fut cordial, Golda Meir évoque les réticences du Vatican à l'égard de la politique israélienne envers les Palestiniens comme si les juifs n'avaient pas de pitié pour la souffrance des autres. Cela, raconte-t-elle, elle ne pouvait pas le supporter, elle dont le premier souvenir d'enfant était celui d'un pogrom : "Jamais je n'ai toléré et jamais je ne tolèrerai que l'on dise que les juifs sont sans pitié pour la souffrance des autres."
- Par Patrice Galbeau
- Réalisation : Alain Pollet
- Avec le témoignage de Lou Kadar, amie et secrétaire particulière de Golda Meir
- Traduction de Golda Meir par la voix de Denise Gence
- Archive Ina-Radio France
- Les grands contemporains - Golda Meir, entretien 6/10 (1ère diffusion : 19/12/1977)
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