Ma nuit chez Rohmer : épisode 3/10 du podcast La Nuit Eric Rohmer

Eric Rohmer au Centre Pompidou, en février 1986
Eric Rohmer au Centre Pompidou, en février 1986 ©Getty - Mohamed LOUNES / Contributeur
Eric Rohmer au Centre Pompidou, en février 1986 ©Getty - Mohamed LOUNES / Contributeur
Eric Rohmer au Centre Pompidou, en février 1986 ©Getty - Mohamed LOUNES / Contributeur
Publicité

Évocation de quelques-unes des mille et une facettes du cinéaste Eric Rohmer, dans ce numéro d’ "Une vie une œuvre" de novembre 2012, avec les témoignages de ses amis et collaborateurs.

Avec

C’est une histoire qui commence dans les années 1920, dans une maison de Tulle (Corrèze). Une maison étroite et verticale à plusieurs étages, pleine de recoins, secrète et assez refermée, avec une bibliothèque vitrée remplie de livres classiques. Dans la maison de la famille Schérer, Maurice, l’aîné des deux garçons, est un enfant timide et discret, qui observe par la fenêtre, les enfants jouer dehors. 

Antoine de Baecque :

Publicité

C’était quelqu’un de très timide, qui avait beaucoup de difficulté à se faire comprendre .

Les frères Schérer s’entendent à merveille, partagent le même goût pour la littérature et le spectacle et s’amusent à monter des petites pièces de théâtre dans le grenier, en compagnie de leurs jeunes cousines. Les deux frères se suivent même dans les études littéraires en prépa au lycée Henri IV, note l'historien et critique de cinéma Antoine de Baecque : « La seule différence entre les deux frères, c’est que René, le petit frère, réussissait tout, et Maurice, le grand timide, ne réussissait rien. ». 

Recalé aux concours de Normale Sup et de l’agrégation de lettres, Maurice se tourne alors vers l’écriture, publie un roman en 1944 et entretient secrètement une passion pour le cinéma, son "pêché mignon" comme le souligne son ami le cinéaste Jean Douchet, qui lui prêtera sa caméra 16mm. Époque de mue décisive où Maurice Schérer se transforme en Eric Rohmer, et s’installe progressivement dans un rôle de critique de cinéma.

Noël Herpe : 

En 1955, Eric Rohmer écrit une importante série d’articles dans les _Cahiers du Cinéma, "_Le celluloïd et le marbre", où il montre que de tous les arts, seul le cinéma peut donner accès à la totalité de l'être. 

En marge de ses activités de critique, Eric Rohmer réalise des courts-métrages depuis le début des années 1950, années de bricolage et d’amateurisme, dont témoigne Jackie Raynal qui fut l’assistante-monteuse de Rohmer (La Carrière de Suzanne, 1963 ; La Boulangère de Monceau, 1963 ; La Collectionneuse, 1967).  Quant à l’image "rohmérienne", elle est extrêmement élégante, simple, et fluide, complète Diane Baratier qui fut sa directrice de la photographie depuis 1993.

Diane Baratier :  L’image d’Eric Rohmer est extrêmement élégante, simple, fluide. Il n’y a pas de filtre entre le spectateur, le texte et les  acteurs  

Françoise Fabian qui fut l’une des muses de Rohmer (Ma nuit chez Maud, 1969), se souvient de ses déjeuners avec le cinéaste "qui parlait toujours de profil, jamais de face". Elle confie, émue : 

Rohmer a dépeint quelque chose qui est en moi et qui survit. Je ne peux pas être autre chose qu’une image de Rohmer. Il a trouvé la quintessence de ce que je peux représenter, en tant que comédienne. 

  • Par Hélène Frappat 
  • Réalisation : Angélique Tibau
  • Une vie, une oeuvre - Eric Rohmer : 1920-2010 (1ère diffusion : 03/11/2012)
  • Rédaction web : Sylvain Alzial,  Documentation Sonore de Radio France
  • Archive Ina-Radio France

L'équipe