Christelle Rousseau, responsable de l’antenne Ina à Radio France, nous parle des missions de l’Institut. Tandis que Marine Beccarelli, historienne spécialiste des médias et de la radio, retrace pour nous la passionnante histoire de la diffusion radiophonique nocturne.
Christelle Rousseau, responsable de l’antenne INA dédiée à Radio France rappelle au début de cet entretien certaines missions de l’Institut National de l'Audiovisuel, créé en 1975 :
En 1975, au moment de l'éclatement de l'ORTF, l' Institut National de l'Audiovisuel est créé avec pour mission de conserver le patrimoine audiovisuel. Voici quelques chiffres significatifs de l'ampleur de ce patrimoine audiovisuel conservé par l'INA et Radio France, en heures cela correspond à 17 818 789 heures de documents télé et radio. [...] L'INA est aussi un centre de formation, c'est la possibilité d'offrir au public un certain nombre de documents radios et télés via le site ina.fr et pour les professionnels l'outil Inamediapro. Enfin, il y a le fonds qui s’adresse aux chercheurs [...] c'est donc un patrimoine radiophonique et télévisuel gigantesque.
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Sur les archives de la radio avant 1975 :
Avant 1975 dans la façon de décrire cette logique de conservation et de communication des archives, on n'est pas du tout sur le même vocabulaire, [...] on parlait de rénovation, de rénovateurs et de ramassage de documents, quand on écoute la responsable de la phonothèque de la RTF (en 1964) on sent l'importance donnée au fait de conserver, qui reste d'actualité. La phonothèque de la RTF date de 1944-1945, c'est l'ancêtre de la Documentation Sonore de Radio France. On voit que très rapidement il y a le soucis de conservation, et après-guerre il y a tout un dispositif mis en place pour pouvoir conserver ces documents et les décrire.
Ensuite, Marine Beccarelli, historienne spécialiste des médias et de la radio, retrace l’histoire des émissions radiophoniques nocturnes. Cette histoire commence dans les années 50 avec "Route de nuit" sur France Inter une émission destinée aux routiers et aux travailleurs de nuit. Elle se prolonge alors jusqu’à 2 heures du matin. Sous la pression des auditeurs elle se poursuivra bientôt jusqu’au petit matin. A partir des années 60, des émissions de variété, tel le "Pop Club" de José Artur, offrent aux auditeurs une lumière culturelle et artistique dans la nuit. La programmation se diversifie et dans les années 70 apparaissent des émissions de confidences d’anonymes à l’instar de la plus emblématique d’entre-elle, "Allo Macha" sur France Inter. Les émissions de création s’invitent bientôt à la table des noctambules, c’est le cas des "Nuits Magnétiques" sur France Culture.
La diffusion radiophonique nocturne propose des moments d’expression plus libre, plus transgressive, on y aborde des sujets dont on ne parle pas ou peu le jour. Aujourd’hui, elle a pratiquement disparu des ondes, reste que les programmes spécialement conçus pour la nuit ont profondément marqué les imaginaires et occupent une place particulière dans la mémoire des auditeurs.
A propos de "Radio Londres", qui était diffusée tard le soir, Marine Beccarelli explique :
Le nuit, les ondes radiophoniques se propagent plus loin, c'est une caractéristique physique, cela permet de toucher d'avantage d'auditeurs, la nuit est aussi le moment du repli, elle est plus propice à la clandestinité.
Plus globalement sur les programmes de nuit :
Il y a comme une sorte de mythe qui entoure la question de la radio nocturne.
Écouter le premier entretien de la nuit avec les restaurateurs d'archives sonores Jonathan Fitoussi et Christophe Jolibois.
- Production : Albane Penaranda
- Réalisation : Virginie Mourthé
- Avec la collaboration de Hassane M'Béchour
- Indexation web : Odile Joëssel, Documentation sonore de Radio France
L'équipe
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