Martine Gallard : "Sabina Spielrein avec 'La Destruction comme cause du devenir' voulait faire une œuvre majeure qui l’inscrirait dans le destin de la psychanalyse"

Sabina Spielrein, psychiatre, psychanalyste, essayiste (1885-1942).
Sabina Spielrein, psychiatre, psychanalyste, essayiste (1885-1942). - via wikimédia commons
Sabina Spielrein, psychiatre, psychanalyste, essayiste (1885-1942). - via wikimédia commons
Sabina Spielrein, psychiatre, psychanalyste, essayiste (1885-1942). - via wikimédia commons
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"Une vie, une oeuvre" proposait en 1997 un portrait de Sabina Spielrein, femme médecin, psychiatre et l'une des premières psychanalystes dans l'Europe de l'entre-deux guerres, (1ère diffusion : 10/07/1997).

Avec
  • Michel Guibal
  • Aimé Agnel

En 1997, Francesca Piolot racontait aux auditeurs de France Culture l'histoire de Sabina Spielrein, psychiatre et psychanalyse, née à Rostov-sur-le-Don en 1885, et morte dans cette même ville, dans l'horreur du massacre par les nazis de sa population juive en 1942,.

Depuis les années 80, à la faveur de la découverte en 1977 de ses textes manuscrits, de nombreux ouvrages ont rendu justice à Sabina Spielrein du rôle important qu'elle joua dans l'histoire de la psychanalyse. Auparavant, cantonné aux notes de bas de pages des publications de Freud et de Jung, plus tard passé sous silence par Lacan, le nom de Sabina Spielrein avait été comme effacé de la carte psychanalytique, alors que ses travaux n'avaient pourtant pas manqué d'inspirer des points cruciaux de l'œuvre de ces trois figures.

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Patiente hystérique de Jung, avec lequel elle vécut une passion amoureuse, au centre de la relation conflictuelle entre Jung et Freud, les récits de la vie de Sabina Spielrein en auront parfois trop souligné les épisodes romanesques, au détriment de son existence de femme médecin, psychiatre et psychanalyste dans l'Europe de l'entre-deux guerres. Son apport théorique considérable influença notamment Melanie Klein, Anna Freud, Jean Piaget  et Donald Winnicott.

Martine Gallard analyse sa relation amoureuse avec Jung : 

Elle sait qu’elle doit produire quelque chose, elle en est intiment persuadée, jamais elle ne se situe comme une petite femme simplement amoureuse. Sa passion va plus loin que ça. Il y a cette histoire du nom qu’elle a donné à cet enfant qu’elle aurait aimé avoir de Jung : Siegfried… car on se demande à lire ses textes si c’est seulement un enfant de chair dont elle avait envie et pas elle aussi une créativité, une œuvre qui l’inscrirait dans le destin de la psychanalyse. En effet le texte majeur qu’elle a écrit « La Destruction comme cause du devenir »  elle l’offre à Jung comme son petit enfant Siegfried, comme leur enfant Siegfried. 

Avec les psychanalystes Aimé Agnel, Michel Guibal, Martine Gallard et Nicolle Kress-Rosen.

  • Par Francesca Piolot 
  • Réalisation : Isabelle Yhuel
  • Une vie, une oeuvre - Sabina Spielrein (1ère diffusion : 10/07/1997)
  • Indexation web : Documentation Sonore de Radio France
  • Archive Ina-Radio France

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