Maurice Schumann : "Simone Weil était une sublime entêtée, elle n'a jamais accepté le moindre écart entre la pensée et l'action"

Simone Weil
Simone Weil  - wikimedia.org
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En 1989, dans la première de cinq émissions consacrées à la philosophe Simone Weil intitulée "Penser, agir, vivre, un même élan", Maurice Schumann, ancien porte-parole de la France Libre et Gustave Thibon, philosophe, tous deux proches de Simone Weil, témoignaient de leur rencontre avec elle.

Avec
  • Gustave Thibon Philosophe et écrivain
  • Maurice Schumann Homme politique, résistant durant la seconde guerre mondiale, ancien porte-parole de la France Libre, ministre, journaliste

En 1989, alors que les Éditions Gallimard publiaient ses œuvres complètes, Marie-Christine Navarro consacrait cinq émissions à la philosophe Simone Weil. Dans la première de cette série Maurice Schumann (ancien porte-parole de la France Libre) et le philosophe Gustave Thibon témoignaient tous deux de leur rencontre avec la philosophe. 

Maurice Schumann : 

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Simone Weil était une sublime entêtée…  Elle n’était plus de ce monde alors qu’elle vivait toutes les douleurs du monde. Mais ça n’a pas toujours été le cas. Quand Simone Weil et Simone Pétrement étaient de brillantes normaliennes préparant l’agrégation, elles allaient canoter sur le lac du Bois de Boulogne, elles se faisaient des confidences sur les sentiments qu’éveillaient en elles de jeunes garçons, elles avaient un cœur... Elles allaient voir ensemble 'Les Deux Orphelines', qui leur apparaissait comme un mélodrame ridicule, elles étaient obligées de sortir parce qu'elles étaient saisies par un fou rire ! Et puis, peu à peu, il y a eu une désincarnation.

Exclue de l'Université par les lois antisémites, désireuse de faire l'expérience du monde agricole, Simone Weil fut accueillie par Gustave Thibon dans sa ferme de l'Ardèche. Gustave Thibon disait qu'elle avait été le grand choc de sa vie. Ce fut à lui qu'elle confia ses manuscrits en 1942, quand elle dut partir pour New York, avant de rejoindre Londres pour se mettre au service de la France Libre où elle retrouva son ami Maurice Schumann. 

Tuberculeuse, Simone Weil devait mourir quelques mois plus tard au sanatorium d'Ashford, ou peut-être se laisser mourir, selon Maurice Schumann, de n'avoir pas été autorisée par Londres à rejoindre la Résistance intérieure, de n'avoir pu, dans ce cas, accorder son action à sa pensée. Selon Maurice Schumann, comme elle ancien élève du philosophe Alain : 

Simone Weil n'a jamais accepté le moindre écart entre la pensée et l'action. 

  • Par Marie-Christine Navarro
  • Les chemins de la connaissance - Simone Weil ou les métamorphoses : 1ère partie, Penser, agir, vivre, un même élan - 1ère diffusion : 10/07/1989
  • Indexation web : Sandrine England, Documentation sonore de Radio France
  • Archive Ina-Radio France
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