

En 1978, Thierry Garcin et Michel Butor sont partis à Dublin à la recherche de l’écrivain irlandais James Joyce, sur les lieux mêmes qui habitent son œuvre. Une enquête en deux volets parsemée de chants gaéliques, de voix d’enfants, de paysages énigmatiques, comme autant d’échos d’un univers caché.
- Michel Butor romancier
- James Joyce
En marchant dans les tourbières, à la source de la Liffey, un fleuve qui traverse d’ouest en est la ville de Dublin, l’écrivain Michel Butor précise :
La Liffey traverse toute l’œuvre de Joyce comme elle traverse la ville de Dublin. C’est l’endroit où commence l’histoire de 'Finnegans Wake', l’histoire de la rivière et de l’humanité toute entière.
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Au cours de cette seconde étape sur les traces de James Joyce à Dublin, Michel Butor et Thierry Garcin s’intéressent à la topographie littéraire de Finnegans Wake, une œuvre publiée en 1939, "pleine de notes, de couleurs, de paysages et de symphonies de paysages". Un texte complexe sur lequel l’écrivain irlandais a travaillé jusqu’à sa mort (1941), et selon les mots de Michel Butor, "qu’il faut accepter de lire entre les lignes".
Dans 'Finnegans Wake', Joyce a essayé de multiplier indéfiniment les histoires. Sur sa ville de Dublin il a projeté systématiquement toutes les histoires qu’il a pu trouver partout, en s’efforçant d’éclairer ces histoires les unes par les autres, et de transformer ainsi sa ville natale en un texte que l’on puisse appliquer sur le reste du monde.
Nous sommes maintenant au cœur d’un pub mythologique, dans un faubourg de Dublin, où des musiciens de tous âges jouent de la musique traditionnelle irlandaise en tapant du pied gaiement sur un vieux plancher en bois.
Au son du violon, de la cornemuse et des tambourins, l’ermite irlandais Saint Kevin discute du Livre de Kells avec un chercheur joycien. Michel Butor sort pour prendre l’air et entre maintenant dans Phoenix Park, "l’équivalent pour Joyce du jardin du paradis", situé à quelques pas du centre-ville de Dublin.
Au fil de la promenade, on entend la voix d’un enfant, et le cancanement d’un canard. Michel Butor, pensif, s’arrête un instant et rappelle ceci :
Le fou ou les malades en général, sont des gens qui sont rejetés de notre monde. Pour Joyce il est indispensable d’écouter ce que ces gens-là ont à nous dire. Il y a un salut, une santé qui vient de la maladie et de la folie.
Avec en archive, la voix de James Joyce lisant Finnegans Wake (document phonothèque de la radio irlandaise) - Réalisation Danielle Fontana-Rosa
- Par Thierry Garcin
- Réalisation : Danielle Fontana-Rosa
- Un homme une ville - Michel Butor sur les traces de James Joyce à Dublin 2/2 (1ère diffusion : 08/12/1978)
- Indexation Web : Sylvain Alzial, Documentation sonore de Radio France
- Archives Ina-Radio France
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