Monique Wittig : "J’ai pris une décision quand j’avais 12 ans : je ne me marierai jamais" : épisode • 4/9 du podcast La Nuit des féminismes 2/2 : Voix du MLF

Monique Wittig pose alors qu'elle vient de recevoir le Prix Medicis en 1964, pour son premier roman "L’Opoponax".
Monique Wittig pose alors qu'elle vient de recevoir le Prix Medicis en 1964, pour son premier roman "L’Opoponax". ©AFP - upi/afp
Monique Wittig pose alors qu'elle vient de recevoir le Prix Medicis en 1964, pour son premier roman "L’Opoponax". ©AFP - upi/afp
Monique Wittig pose alors qu'elle vient de recevoir le Prix Medicis en 1964, pour son premier roman "L’Opoponax". ©AFP - upi/afp
Publicité

"Monique Wittig : écrivain, lesbienne, révolutionnaire" : le 17 mars 2018, c'est sous ce titre que Clémence Allezard donnait à entendre la cohérence et la richesse d’une œuvre qui reste à découvrir.

Dans un ouvrage intitulé Lire Monique Wittig aujourd’hui, paru en 2012, Benoît Auclerc et Yannick Chevalier éclairaient les raisons pour lesquelles cet écrivain demeurait en France si peu lue, alors qu’elle est très reconnue aux Etats-Unis : « Féministe, matérialiste et lesbienne, l’œuvre wittigienne déroute sans nul doute à ces trois titres », expliquaient-ils.

Pour dire l’importance qu’eut Monique Wittig dans le mouvement féministe en France, il suffit de rappeler qu’elle fut la rédactrice du manifeste paru dans l’Idiot international en mai 1970, dont le titre original était Pour un mouvement de libération des femmes, et qui fut l’un des détonateurs du mouvement. 

Publicité

Son œuvre littéraire comprend entre autres : L’Opoponax, couronné par le prix Médicis en 1964, Les Guérillères, en 1969, Le Corps Lesbien en 1973 ou encore Brouillon pour un dictionnaire des amantes, écrit avec sa compagne Sande Zeig, en 1976. 

Autant d’écrits de fiction qui s’articulent étroitement à une réflexion théorique rassemblée en particulier dans La Pensée Straight, paru d’abord aux Etats-Unis, et traduit en Français pour la première fois aux éditions Balland en 2001. Des textes dans lesquels elle analysait l’aspect fondateur de la naturalité supposée de l’hétérosexualité au sein de nos structures de pensées, et mettait au jour le fait qu’elle était, de facto, un régime politique. 

En 2018, Clémence Allézard s'entretenait avec plusieurs connaisseurs et amis de l'auteure, pour éclairer son oeuvre et sa personnalité : Sande Zeig, Catherine Ecarnot, Isabelle Lafon, Louise Turcotte, Suzette Robichon, Anne Garetta et Sam Bourcier

On entendait également la voix de Monique Wittig dans une archive précieuse :

J’ai pris une décision quand j’avais 12 ans : je ne me marierais jamais. En ne me mariant pas, je ne deviendrais pas une femme, en tout cas j’échapperais à la dépendance des femmes, je n’aurais pas une vie de femme qui sert un homme, qui n’a pas de vie à elle. Peu de temps après, j’ai pris connaissance du code des lois (...) : il y avait des clauses sur la tutelle qui ne frappaient que les femmes mariées. C'est ce qui existe depuis le code Napoléon, puisqu'à ce moment-là les femmes étaient assimilées aux biens - mais seulement les femmes mariées. Je me suis demandé alors : pourquoi les femmes se marient-elles ? Il fallait sans doute résister à une pression sociale pour ne pas le faire, je ne l'ai pas compris tout de suite.

  • Par Clémence Allezard 
  • Réalisation : Guillaume Baldy
  • Une Vie, une oeuvre - Monique Wittig : écrivain, lesbienne, révolutionnaire (1ère diffusion : 17/03/2018)
  • Indexation web : Sandrine England, Documentation Sonore de Radio France
  • Archive Ina-Radio France

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

L'équipe