Nicolas Barral : "L’album "Sur un air de fado" m’a donné l’occasion de traiter de l’engagement sous une dictature" : épisode 5/12 du podcast Nuit de la Bande Dessinée

Extrait de "Sur un air de fado" de Barral (Dargaud)
Extrait de "Sur un air de fado" de Barral (Dargaud)
Extrait de "Sur un air de fado" de Barral (Dargaud)
Extrait de "Sur un air de fado" de Barral (Dargaud)
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En janvier 2021 parait chez Dargaud "Sur un air de fado" pour lequel Nicolas Barral a réalisé à la fois le scénario et les dessins. L'histoire se passe à Lisbonne sous la dictature de Salazar entre 1958 et 1968 et met en scène deux frères aux trajectoires opposées.

Avec

Dessinateur et scénariste, Nicolas Barral, qui a participé à Fluide glacial, est l’auteur, entre autres, de parodies de Sherlock Holmes avec les albums Baker Street et de Blake et Mortimer, alias Philip et Francis, avec son camarade scénariste Pierre Veys. En 2013, le  dessinateur emboitait le pas à Tardi  pour trois albums adaptés de Nestor Burma de Léo Malet : dans les 5ème, 9ème et 8ème arrondissements de Paris.

Pour son dernier album, Sur un air de fado, qui parait en janvier 2021, Nicolas Barral a tout assumé : dessins et scénarios après avoir écrit une nouvelle. Un projet dont la maturation aura nécessité quinze ans, le temps de mieux connaitre la ville, la langue portugaise et l’histoire de ceux qui ont vécu sous le régime totalitaire de Salazar.

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A propos de l'épisode de Nestor Burma dans Corrida aux Champs-Elysées publié chez Casterman : 

Le roman se passait dans le milieu du cinéma, j’y voyais la possibilité d’y faire figurer un certain nombre d’acteurs de l’époque, agréables à dessiner (...) et puis il y avait un contraste avec l’album précédent qui se passait au quartier latin et qui se déroulait en hiver. Alors que celui qui se passe aux Champs-Elysées démarre sous la canicule. Ça m’intéressait, après avoir trouvé des solutions pour l’hiver, de voir comment j’allais pouvoir traduire la chaleur dans mes pages. 

Son dernier album Sur un air de fado donne l’occasion à Nicolas Barral de "traiter de l’engagement sous une dictature", dans un pays qu'il a appris à connaitre.

Il se trouve que j’ai épousé une Portugaise et donc Lisbonne et la culture portugaise étaient dans le trousseau de mariage. Et dans ce trousseau de mariage il y avait un certain nombre d’auteurs dont Antonio Lobo Antunes et Antonio Tabucchi, auteur italien lusophone, qui a fait paraitre en 1994 'Pereira prétend',  que j’ai lu au moment de sa parution, qui racontait l’histoire d’un personnage falot sous la dictature qui vit sans beaucoup s’impliquer, retranché dans ses amours perdus. Un jour, il est amené à se prononcer, à prendre position. Cette thématique m’intéressait beaucoup. Parce qu’elle me renvoyait à moi-même et à l'attitude que je pourrais ou ne pourrais pas avoir si mon pays, la France en l’occurrence, tombait en dictature. C’est une problématique qui s’était posée sous l’Occupation.

  • Par Philippe Garbit 
  • Réalisation Virginie Mourthé
  • Nuit de la Bande Dessinée - Entretien 2/4 avec Nicolas Barral (1ère diffusion : 31/01/2021)
  • Indexation web : Véronique Vecten, Documentation Sonore de Radio France
  • Avec la collaboration de Hassane M'Béchour
Les Nuits de France Culture
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