Olivier Assayas : "Je n'avais pas lu les 'Cahiers du cinéma', je ne lisais pas cette revue (...) j'y ai écrit parce qu'il y avait ce désir d'ouverture, de renouvellement et tout était à reconstruire" : épisode 11/9 du podcast Nuit Cinéma des Cahiers, seconde

Olivier Assayas, Ecrits sur le cinéma, Gallimard, 2009
Olivier Assayas, Ecrits sur le cinéma, Gallimard, 2009
Olivier Assayas, Ecrits sur le cinéma, Gallimard, 2009
Olivier Assayas, Ecrits sur le cinéma, Gallimard, 2009
Publicité

En 2009, Olivier Assayas était au micro de Michel Ciment dans "Projection privée" à l'occasion de la parution de son ouvrage "Présences. Écrits sur le cinéma".

Avec

Olivier Assayas appartient à la famille des réalisateurs de cinéma qui écrivent. En 2009, il était l'invité de Michel Ciment dans "Projection privée" pour la sortie de Présences. Écrits sur le cinéma, un livre regroupant ses textes critiques. Ceux-ci avaient été écrits, pour la plupart, dans les "Cahiers du cinéma" entre 1980 et 1985. 

Durant cette période, lui et Charles Tesson, auront été parmi les premiers à aller voir ce qu'il se passait dans le cinéma asiatique, œuvrant notamment à la réalisation du numéro spécial titré Made in Hong Kong. L'occasion alors de rencontres avec Tsui Hark, King Hu, Allen Fong… et la "Nouvelle Vague de Hong Kong". Poussant la route jusqu'à Taiwan, ce fut aussi l'occasion de rencontres majeures : celles de Hou Hsiao-Hsien et Edward Yang.

Publicité

Arrivé en 1980 dans une revue ayant traversé six-sept années de maoïsme intransigeant, Olivier Assayas dit y a voir beaucoup écrit, "presque à tort et à travers" avoue-t-il. Ces écrits complètent, selon lui, de façon centrale son évolution de cinéaste. Olivier Assayas s'y distingue par la défense de cinéastes comme Clint Eastwood, pas du tout considéré à l'époque au sein des "Cahiers". 

Cette espace de liberté que j'ai eu, je l'ai eu grâce aux rédacteurs en chef de l'époque qui étaient Serge Daney et Serge Toubiana. Mais c'est vrai que j'étais, moi et quelques autres jeunes rédacteurs de la revue, très très en décalage d'une histoire collective du groupe qui avait fait la revue pendant les années précédentes et qui était toujours là. Je n'avais pas lu les "Cahiers du cinéma_"_, je ne lisais pas cette revue. Cette revue parlait de politique et d'un point de vue qui était très loin d'être le mien. Je la jugeais stalinienne alors que moi au fond je suis d'une sensibilité pour résumer plutôt libertaire et donc pour moi c'était une revue qui intellectuellement était plutôt ennemie. Et puis surtout j'avais envie de faire des films. Comme tous les jeunes gens je lisais, y compris "Positif" bien sûr qui parlait de cinéma, et plus facilement que les "Cahiers du cinéma" qui n'en parlaient pas. Donc quand j'ai commencé à y écrire, j'y ai écrit parce que il y avait ce désir d'ouverture, de renouvellement et tout était à reconstruire. C'était une sorte de Tabula rasa et ça évidemment pour un jeune homme c'était assez extraordinaire parce qu'il fallait reconstituer le rapport au cinéma américain, reconstituer le rapport aux acteurs, reconstituer le rapport au scénario, reconstituer le rapport au cinéma français d'ailleurs... Et ce travail de redéfinition j'ai eu le plaisir d'y contribuer. Et c'est vrai que moi j'apportais, avec d'autres comme Charles Tesson, une sensibilité très en décalage. J'apportait le cinéma de genre américain, j'admirais Cronenberg, j'admirais Wes Craven, j'admirais John Carpenter. Aucun des ces gens-là n'avaient droit de citer aux "Cahiers" donc j'essayais de grignoter du terrain comme je pouvais. [...] De la même manière que j'ai fait ce que j'ai pu pour réhabiliter des cinéastes que j'admirais comme Jean-Pierre Melville ou Jean-Pierre Mocky. Il ya vait une œuvre qui me semblait très négligée.

  • Par Michel Ciment
  • Réalisation Olivier Bétard
  • Projection   privée - Olivier Assayas (1ère diffusion : 14/03/2009)

L'équipe