Paulo Rocha : "Au Portugal c'est la crise permanente mais on arrive à faire des choses importantes, toujours au bord de l'abîme"

Le cinéaste Paulo Rocha s'entretenait avec Serge Daney en 1988, à l'occasion de la sortie de son film Les Montagnes de la Lune. Inspiré par la Nouvelle Vague et le Néoréalisme, Paulo Rocha est considéré comme un précurseur du Novo Cinéma portugais. Il a réalisé Os Verdes Anos (Les Vertes années) en 1963 qui est l'un des films les plus importants de ce mouvement. 

Au début de cet entretien il évoquait la fragilité du Portugal mais aussi la fierté qu'il ressentait à l'égard de son pays :  

Il y a très peu de pays au monde qui, étant si petits, ont réussi à produire, un peu par miracle, toujours dans des conditions désespérées, des choses aussi bien. On se dit que s'il n'y avait pas eu il y a trois siècles des actes de volonté désespérée, le pays n'existerait pas [...] C'est la crise permanente, mais on arrive à faire des choses importantes, cela ne vient pas du ciel : ce sont des actes de volonté et de risque, toujours au bord de l'abîme. 

Il explique qu'un long séjour au Japon lui a inspiré Les Montagnes de La Lune, d'après Le Roman de Genji, roman de cour, grand classique japonais. 

Il compare le Japon avec le Portugal, les ressemblances et divergences des deux pays. Il évoque les rapports étranges de filiation au Portugal et le mythe du roi Sébastien. 

• Par Serge Daney
• Réalisation : Pierrette Perrono
• Microfilms - Paulo Rocha : Les montagnes de la lune (1ère diffusion : 10/01/1988)
• Indexation web : Sandrine England, Documentation sonore de Radio France
• Archive Ina-Radio France