Pierre Chevalier : "Au fil de la vie c'est l'image en mouvement qui m'a fasciné"

Pierre Chevalier
Pierre Chevalier ©Radio France - France Culture
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Pour sa nuit rêvée, Pierre Chevalier, évoque sa vie, ses rencontres, et les archives qu'il a choisies, parmi lesquelles Pierre Boulez, l'éditeur Christian Bourgois, ou encore une captation de la pièce de Beckett "Oh les beaux jours" avec Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault.

Avec
  • Pierre Chevalier producteur de cinéma (1945-2019), directeur de l’Unité Fictions d’Arte pendant douze ans, coordonnateur de l'émission "Sur les docks" de France Culture

Pierre Chevalier fut, de 1991 à 2002, directeur de l’Unité fiction d’Arte. Il a accompagné toute une génération de cinéastes parmi lesquels Pascale Ferran, Claire Denis, Noémie Lvovsky, Patricia Mazuy, Cédric Kahn, Philippe Faucon, Léos Carax, Olivier Assayas, Abderrahmane Sissako, Tsai Ming Liang, et bien d’autres... Bien qu’originellement créés pour la télévision, nombre de leur films sortirent au cinéma. C’est le cas des Roseaux sauvages d’André Téchiné, du Péril jeune de Cédric Klapisch, de Marius et Jeannette de Robert Guédiguian, de Ressources humaines, de Laurent Cantet, ou encore de L’Âge des possibles, de Pascale Ferran, l’un des plus emblématiques. Il fut aussi, conseiller au documentaire pour France Culture, et y créa Sur les docks. Mais Pierre Chevalier, a aussi, on le sait moins, un parcours personnel singulier. Issu d’une famille de la bourgeoisie catholique lyonnaise, sa trajectoire fut marquée par la personnalité de ceux qui veillèrent sur lui. A commencer par Pierre Boulez, son oncle maternel, et Gilles Deleuze, chez qui il vécut une dizaine d’années. Pierre a, récemment, parlé, lors d’une conversation avec le producteur Philippe Martin publiée sous le titre Pierre Chevalier, l’homme des possibles (Arte / Séguier), où il raconte un parcours aux accents bien souvent romanesques. « Je suis insensible aux idéologies, aux courants, aux croyances, et je ne suis jamais arrivé à articuler une pensée. Pour moi, la seule pensée qui existe est celle des autres. », y explique-t-il. C’est la pensée des autres qu’il a choisi d’entendre au cours de cette nuit, celle de ceux qui l’ont forgé.

Pêle-mêle il évoque ses premières passions, le théâtre, Beckett, son oncle, Pierre Boulez, un homme très gai, l'oncle idéal, toujours présent dans les moments importants de sa vie. Il a d'ailleurs assisté à la mise en scène du Ring à Bayreuth en 1976 avec Boulez comme chef d’orchestre. Il se souvient de la controverse : une moitié de la salle criait "Bravo !", tandis que l'autre criait "Scandale !". Sa longue amitié avec la famille de Gilles Deleuze, et sa relation fraternelle avec l'éditeur Christian Bourgois. Il retrace sa carrière et raconte comment la passion du cinéma est arrivée :

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Au Centre de la Cinématographie où je suis resté pendant huit ans [...] la passion s'est déclenchée. J'ai aimé, j'ai vraiment aimé le travail du cinéma, les professionnels du cinéma. Quand j'étais très jeune c'est la littérature et la musique qui m'intéressait, et puis, au fil de la vie c'est l'image en mouvement qui m'a fasciné.

Ecouter le deuxième entretien, et le dernier entretien avec Pierre Chevalier.

  • Production : Mathilde Wagman
  • Réalisation : Virginie Mourthé
  • Avec la collaboration de Hassane M'Béchour
  • Indexation web : Sandrine England, Documentation Sonore de Radio France

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