

Lorsque le verbe s'anime, s'incarne et fait varier le timbre d'une voix, celle de Germaine Montero.
"La ralentie" d'Henri Michaux
Ralentie, on tâte le pouls des choses; on y ronfle; on a tout le temps; tranquillement, toute la vie.
On gobe les sons, on les gobe tranquillement; toute la vie.
On vit dans son soulier.
On y fait le ménage.
On n'a plus besoin de se serrer.
On a tout le temps.
On déguste.
On rit dans son poing.
On ne croit plus qu'on sait.
On n'a plus besoin de compter.
On est heureuse en buvant; on est heureuse en ne buvant pas.
On est, on a le temps.
On est la ralentie.
On est sortie des courants d'air.
On a le sourire du sabot.
On n'est plus fatiguée.
On n'est plus touchée.
On a des genoux au bout des pieds.
On n'a plus honte sous la cloche.
On a vendu ses monts.
On a posé son œuf, on a posé ses nerfs.
Quelqu'un dit.
Quelqu'un n'est plus fatigué.
Quelqu'un n'écoute plus.
Quelqu'un n'a plus besoin d'aide.
Quelqu'un n'est plus tendu.
Quelqu'un n'attend plus.
L'un crie.
L'autre obstacle.
Quelqu'un roule, dort, coud, est-ce toi,
Lorellou?
Ne peut plus, n'a plus part à rien, quelqu'un.
Quelque chose contraint quelqu'un.
Lien vers le poème intégral : Wikipoèmes
Par Radiodiffusion Télévision Française - Interprétation Germaine Montero - Réalisation Jean-Wilfrid Garrett
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