Georges Moustaki : "Je savais que Barbara était plus qu’une interprète" : épisode 2/7 du podcast La Nuit des chanteurs

Moustaki invité de "Studio de nuit" de Jean-Louis Foulquier, sept 1975
Moustaki invité de "Studio de nuit" de Jean-Louis Foulquier, sept 1975 ©Radio France
Moustaki invité de "Studio de nuit" de Jean-Louis Foulquier, sept 1975 ©Radio France
Moustaki invité de "Studio de nuit" de Jean-Louis Foulquier, sept 1975 ©Radio France
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En 1999, deux ans après la disparition de Barbara, Jérôme Garcin, auteur de "Barbara, Claire de nuit" rendait hommage à la chanteuse, auteure, compositrice et interprète.

En 1999, pour Radio Libre, Jérôme Garcin donnait à entendre ce que fut la vie de Barbara depuis ses débuts, dans les années 50, à l'Ecluse, un minuscule cabaret de la rue Guénégaud, dans le Quartier Latin à Paris, jusqu'à ses adieux à la scène en 1994.

C’est à Tours, le 26 mars 1994, au terme d’une ultime tournée que Barbara décidait de quitter la scène à tout jamais. (…) Il nous reste aujourd’hui ses chansons - quelque trois cent, la plupart indémodables. (...) des chansons qui disent mieux la femme qu'elle fut que les meilleures biographies.

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Barbara prétendait n’avoir pas d’imagination et c’était vrai. Elle n’écrivait qu’avec ses émotions, ses souvenirs, ses douleurs, ses bonheurs, ses rencontres, ses regrets, ses espérances, c’est pour cela qu’elle nous touche, car son intimité s’accorde si bien aux nôtres.

La relation avec son public, si chère à Barbara, exprimée dans Ma plus belle histoire d'amour c'est vous, ne laissait pas l'interprète sereine :

Plus on avance et plus il vous a été donné, et on m’a donné beaucoup. On a peur parce que c’est un rendez-vous. On a peur que les autres aient perdu le désir. Et si tout à coup on était seule à avoir le désir ? Je pense que jamais cette peur ne s’arrête et le jour où elle s’arrête on a soi-même perdu le désir et il faut s’arrêter.

Georges Moustaki, à qui elle demande de lui écrire des chansons, découvre la singularité et le talent de Barbara :

Je savais que Barbara était plus qu’une interprète. Quand elle a écrit et montré ses chansons j’ai vu qu’elle avait un monde à elle, musicalement, dans les mots, pas des mots inventés, mais des mots qu’elle détournait de leur sens, dans des phrases qu’elle construisait d’une manière tout à fait inhabituelle et qui font la personnalité de son écriture. (…) La musique : elle ne connaissait pas la théorie et elle avait des trouvailles harmoniques qui avaient l’air de venir d’une érudition alors qu’elle n’en avait pas…

Georges Moustaki écrit pour elle La Dame brune : un succès qui le conduit à participer à la tournée de Barbara, uniquement pour chanter cette chanson en duo. A l'Ecluse, Claude Durand  s'émerveille d'écouter Barbara chanter, juchée sur un tabouret "une sorte de miracle". Tandis que Marc Chevalier se souvient aussi de l'émotion du public lorsque Barbara chante pour la première fois Nantes. En 1970, Remo Forlani, accède au désir de Barbara de faire du théâtre : ce sera Madame au Théâtre de la Renaissance. Il raconte notamment le choix difficile d'un metteur en scène. Barbara ayant refusé Roger Blin parce qu'il "portait des chaussures de tennis" et l'échec de la pièce qui ne tiendra qu'un mois à l'affiche. Dans cet hommage à Barbara on entend les témoignages de Georges Moustaki, Claude Sleuys (son ex-mari), Roland Romanelli, Gérard Daguerre, Sergio Tomassi (musiciens) ; Roland Dhordain (journaliste), Guy Job (producteur réalisateur), Claude Durand (éditeur), Jacques Rouveyrollis (éclairagiste), Marc Chevalier (codirecteur du cabaret "L'Ecluse ") et Remo Forlani (dramaturge).Et également la voix et les chansons de Barbara ainsi que des lectures par Georges Moustaki.

  • Par Jérôme Garcin
  • Réalisation : Monique Alligier
  • Radio libre - Barbara (1ère diffusion : 11/12/1999)
  • indexation web : Véronique Vecten, Documentation de Radio France
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