En 2010 Berlusconi était toujours au pouvoir en Italie. L'émission "Du Grain à moudre" posait cette question "Berlusconi a-t-il provincialisé l'Italie ?" pour ouvrir le débat avec le philosophe Robert Maggiori, l'historien Fabrice d'Almeida et le journaliste Stenio Solinas.
- Robert Maggiori Philosophe, journaliste à Libération.
- Fabrice d'Almeida Historien
Silvio Berlusconi a été Président du Conseil des ministres italiens à trois reprises : de mai 1994 à janvier 1995, de juin 2001 à mai 2006 et, pour finir, de mai 2008 à novembre 2011.
Il l'était donc encore quand, en février 2010, le philosophe Robert Maggiori signait dans Libération une tribune titrée : L’Italie de Berlusconi, un pays en voie de barbarisation. Il développait l'hypothèse que l'Italie se serait "provincialisée" sous les gouvernements successifs du Cavaliere, mais aussi qu'il aurait favorisé l’essor de la la Ligue du Nord.
Robert Maggiori débattait de la question "Berlusconi a-t-il provincialisé l'Italie ?" avec l'historien Fabrice d'Almeida et le journaliste italien Stenio Solinas.
Robert Maggiori :
Ce qui me gênait c’est l’image de l’Italie à l’étranger quelque chose qui ne correspond plus à la force qu’avait l’Italie il y a encore une quinzaine d’années. On parlait de littérature, de philosophie. Mais aujourd’hui il y a une véritable vulgarisation (au sens du devenir vulgaire) et une barbarisation. (…) Pourquoi y-a-t-il cette incivilité croissante en Italie ? D’abord parce que la vulgarité est au pouvoir. (...) C'est de l'ordre du regret, je voudrais que l'Italie redevienne celle de Pasolini, des "lucioles" de Pasolini.
Fabrice d'Almeida :
Dans le cas italien ce qui est particulièrement frappant c’est qu’on a un classicisme, au sens le plus esthétique du terme, qui a volé en éclats dans les années 80. Depuis le débat a été tiré vers des valeurs présentées comme des valeurs modernes au nom du fait qu’elles sont des valeurs populaires. Qui entraine les autres dans son discours ? Je ne suis pas sûr que ce soit Berlusconi qui est le maitre du jeu du discours mais je pense qu’il a été le maitre de l’échiquier politique. Pour son discours il a été entrainé par son époque, on a les élites politiques qu’on mérite.
Robert Maggiori sur la métamorphose de la politique avec l’entrée en scène de Berlusconi :
Berlusconi a tiré la politique vers la culture de l’amusement, ce qu’il faisait avant de rentrer en politique (avec ses télévisions) et, en dégageant la couverture, il a laissé la place à la Ligue du Nord. (...) Toute l’activité du parlement est consacrée à faire des lois qui protègent Berlusconi. Pendant ce temps la Ligue du Nord travaille sur le territoire, elle diffuse une idéologie.
- Par Julie Clarini et Brice Couturier
- Réalisation : Marie-Christine Clauzet
- Du grain à moudre - Berlusconi a-t-il provincialisé l'Italie ? (1ère diffusion : 04/03/2010)
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