Serge Gainsbourg : "Je n'ai pas écrit que des choses indélébiles, j'aimerais que certains titres soient effacés... mais quand c'est gravé, c'est gravé"

Serge Gainsbourg et Jane Birkin, en 1970.
Serge Gainsbourg et Jane Birkin, en 1970.  ©AFP - afp
Serge Gainsbourg et Jane Birkin, en 1970. ©AFP - afp
Serge Gainsbourg et Jane Birkin, en 1970. ©AFP - afp
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En mars 1990, le 4ème numéro d'une série d'Euphonia sur Serge Gainsbourg s’intéressait à son œuvre dans les années 70. Une émission avec Jean-Yves Bosseur et Gilles Verlant, auteur d'une biographie de Gainsbourg. On y entendait surtout le chanteur évoquer ceux dont il se sentait redevable.

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Je n'ai pas écrit que des choses indélébiles, j'aimerais que certains titres soient effacés... mais quand c'est gravé c'est gravé !

C'est ainsi que commençait le 4ème numéro d'une série d'Euphonia qui saluait trente années de chansons de Serge Gainsbourg, en 1990.

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Mais, de l'auteur-compositeur-interprète génial qu'a été Serge Gainsbourg, les années 70 furent peut-être la décennie majeure, avec Histoire de Melody Nelson et L'homme à la tête de chou, albums phares pour les très nombreux musiciens, français comme anglo-saxons qui, des 70's à aujourd'hui, considèrent Gainsbourg comme une référence.

En mars 1990  - un an tout juste avant sa disparition - c'était à cette période de sa carrière que s'intéressait le 4ème numéro d'une série d'Euphonia. Une émission, à laquelle participait le musicien/musicologue Jean-Yves Bosseur et le journaliste Gilles Verlant, auteur d'une biographie de Gainsbourg. On y entendait surtout le chanteur évoquer ceux – poètes, romanciers, musiciens et peintres – dont il se sentait redevable.

Sur la peinture, les artistes visionnaires :

J'étais, quelque part, visionnaire, mais pas assez visionnaire pour être un génie. Un génie c'est un mec qui voit au-delà de sa génération, après il sera accepté, mais lui, le pauvre à son époque ça colle pas. Delacroix était un visionnaire, maintenant on le trouve classique, mais c'est faux. Courbet était un visionnaire, il a arrêté la technique du glacis, il a peint "straight". Un parallèle sur le plan musical : Schoenberg, Bartók, ce sont des visionnaires, des grands révolutionnaires...

Sur la distinction entre "art mineur" et "art majeur" : 

La poésie dans son état pur n'a pas besoin d'un apport musical. Ça me fait ch... parce que j'aime la musique ! Nous sommes au 20ème siècle alors pourquoi ne ferions-nous pas d'un art mineur un art majeur ? Les arts mineurs sont en train d'enc... les arts majeurs parce que nous avons plus de puissance. [...] J'ai été initié à la peinture et à l'architecture, si je parle d'arts 'mineurs' c'est que ceux-ci sont directement perceptibles, il n'y a pas besoin d'initiation, or je crois profondément à l’initiation. 

  • Par Jean-Luc Leray et Patrick Chompré 
  • Réalisation : Marianne Manesse
  • Euphonia - Serge Gainsbourg, 4ème partie : Le début des années 70 (1ère diffusion : 01/03/1990)
  • Indexation web :  Sandrine England, Documentation Sonore de Radio France
  • Archive Ina-Radio France
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