

Sur les traces de la Commune de Paris dans trois quartiers de la capitale. Une visite guidée en compagnie des historiens Jean-Louis Robert, Jacques Rougerie et de l’écrivain Gérald Dittmar, dans un numéro de "La Nouvelle Fabrique de l'Histoire", de février 2005.
- Gérald Dittmar Écrivain, libraire et éditeur, spécialiste de l'histoire de Paris
- Jacques Rougerie (Historien) Historien, spécialiste de la Commune de Paris
- Jean-Louis Robert historien, professeur émérite à l'université Paris I, président de l'Association Les Amis de la Commune.
Rue des Thermopyles, petite rue calme et fleurie dans le 14ème arrondissement de Paris : "Voici une rue qui a gardé l’aspect qu’elle avait dans les années 1860, commente l’historien Jean-Louis Robert, un quartier très populaire où vivaient des cordonniers, des artistes et des peintres ". En marchant doucement dans la rue pavée, l’historien s’interroge : " il y a eu dans ce quartier plusieurs centaines de communards exécutés, il faudrait poser des centaines de plaques commémoratives ! "
La mémoire des communards a été totalement absente de la ville de Paris.
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Resituant l’histoire du quartier dans celle plus générale de la Commune, Jacques Rougerie raconte : "L_a Commune de Paris démarre le 18 mars 1871, et dans cet arrondissement l’insurrection débute par la prise de la mairie du 14ème. C’est la satisfaction d’une revendication municipale, d’une ampleur que nous saisissons mal_ ".
« La Commune recouvre une réalité profonde : c’est un projet de république démocratique et sociale.
J.Rougerie rappelle que Paris n’a pas de municipalités sous le Second Empire, c’est une ville administrée despotiquement par le Préfet de la Seine, Georges Eugène Haussmann depuis 1853. La Commune est un projet de république démocratique et sociale qui se trouve en conflit ouvert avec le gouvernement d’Adolphe Thiers (installé à Versailles), partisan d’une république conservatrice.
Parmi les mesures phares adoptées par la démocratie communarde : la généralisation de l’école laïque gratuite pour les enfants et la séparation de l’église et de l’état qui se réalise pour la première fois.
Autre lieu symbolique de la Commune, l’Hôtel de Ville de Paris dans le 4ème arrondissement, où s’installe une assemblée communale, élue le 26 mars 1871. Parmi les mesures phares adoptées par la démocratie communarde, soulignent Jean-Louis Robert et Gérard Dittmar, " la généralisation de l’école laïque gratuite pour les enfants, et la séparation de l’église et de l’état qui se réalise pour la première fois. "
La Commune devrait être le partage de tous, il faudrait la réintégrer dans la mémoire nationale.
Les trois invités achèvent maintenant cette promenade dans le 11ème arrondissement de Paris, rue de la Fontaine-au-Roi, un lieu où furent dressées les dernières barricades de la Commune de Paris fin mai 1871. Une « Semaine Sanglante » qui fut la première répression de masse, observe Jacques Rougerie. "La Commune, précise l'historien_, devrait être le partage de tous aujourd’hui, il faudrait la réintégrer dans la mémoire nationale_. "
- Par Aurélie Luneau
- Avec Jacques Rougerie, Jean-Louis Robert et Gérald Dittmar
- Réalisation : Nathalie Triandafilidès
- La nouvelle fabrique de l’Histoire - Balade dans le Paris de la Commune (1ère diffusion : 23/02/2005)
- Indexation web : Sylvain Alzial, Documentation Sonore de Radio France
- Archive Ina-Radio France
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