"Je suis le seul qui a réellement raconté l'histoire de l'Egypte" : épisode 3/5 du podcast Youssef Chahine, fils d'Alexandrie où tout commence et tout finit

"Gare centrale", film de Youssef Chahine, 1958.
"Gare centrale", film de Youssef Chahine, 1958. - MISR International Films
"Gare centrale", film de Youssef Chahine, 1958. - MISR International Films
"Gare centrale", film de Youssef Chahine, 1958. - MISR International Films
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En 2004, dans ce troisième entretien, sur cinq, pour l'émission "A Voix nue", le réalisateur de cinéma égyptien Youssef Chahine évoque le thème de la conscience politique dans ses films. Il parle de Nasser, de révolution, d'amour et de cinéma.

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En 2004, alors qu'il termine le tournage de son film Alexandrie-New York, le réalisateur égyptien Youssef Chahine accorde à Tewfik Hakem une série de cinq entretiens pour "À Voix nue". Dans le troisième volet, on retrouve le réalisateur au Caire, déplorant les difficultés financières qu'il rencontre dans la production de ses films, en dépit du courage de son coproducteur français Humbert Balsan.

Nasser, la Révolution, l'amour et le cinéma

Ce troisième entretien tourne autour de la conscience politique de Youssef Chahine et comment elle se traduit dans son cinéma. Une conscience politique éveillée en 1967, avec la défaite de la Guerre des Six Jours. En tant qu'Égyptien, cet esprit libre avoue en passant ne pas aimer les militaires, même honnêtes, comme Nasser l'était selon lui. Dans cet entretien il revient aussi sur l'un de ses plus beaux films, Gare Centrale, qui marque un tournant important pour le cinéma égyptien : " Tous ces marginaux comptaient énormément pour moi parce que je me sentais marginal, trop marginal. Et probablement j'en ai eu marre de toutes ces comédies américano-égyptiennes parce qu'elles étaient copiées plan par plan de films américains. (...) Si tu ne crées pas, si tu imites quelqu'un, pourquoi être metteur en scène ? C'était un film qui sortait de mes tripes, je voulais le faire, je l'ai fait."

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Youssef Chahine : "Je suis le seul qui a réellement raconté l'histoire de l'Egypte, je le dis aussi modestement que possible"

Sur sa position de créateur : "Malgré moi, d'après mon éducation, d'après mon âme si tu préfères, j'étais du côté des malheureux, des pas-nantis. Je lisais beaucoup, je savais ce qui se passait en Europe, je savais ce qui se passait en Amérique (...) je n'avais pas envie de parler de n'importe quoi, je parlais du présent. Si tu vois mes films peut-être que je suis le seul qui a réellement raconté l'histoire de l'Egypte, je le dis aussi modestement que possible, mais c'est une vérité."

  • Production : Tewfik Hakem
  • Réalisation : Catherine Prin-Le Gall
  • A voix nue - Youssef Chahine 3/5 : Nasser, la Révolution, l'amour et le cinéma (1ère diffusion : 21/07/2004)
  • Edition web : Sandrine England et Anne de Biran

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