

Lisa Mandel évoque son travail artistique et les problématiques de la condition féminine, et Philippe Le Corre de la guerre commerciale entre Pékin et Washington. Les chroniques s'intéressent à l’Algérie et à la réception subjective du cinéma.
- Philippe Le Corre chercheur au Carnegie Endowment for International Peace et à la Harvard Kennedy School, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) et professeur invité à l’ESSEC
- Lisa Mandel Auteure de bande dessinée
Le Réveil Culturel par Tewfik Hakem :
Dans le cadre de la journée spéciale contre l'homophobie, Tewfik Hakem s'entretient avec la scénariste, illustratrice, coloriste, Lisa Mandel, auteure de Un automne à Beyrouth, paru aux éditions Delcourt (2018). Elle évoque son travail artistique et son implication dans les problématiques de la condition féminine. Avec la chronique de Sonia Déchamps, du magazine Casemate, pour ses coups de cœur.
A partir du moment où on a un moyen d'expression qui est lu par des gens, oui, la bande-dessinée peut faire quelque chose contre l'homophobie, à travers ces productions ; que ce soit en bande-dessinée, en cinéma, en télévision ou en littérature, dès qu'on a les moyens de prendre la parole, il faut le faire, on a tous un rôle à jouer.

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Le Journal des Idées par Jacques Munier :
En Algérie, le mouvement de contestation ne faiblit pas, tandis que l’Armée tente de garder la main.
Dans Charlie Hebdo, Kamel Daoud souligne l’une des particularités fortes de ce mouvement : « Le printemps algérien a vu les femmes sortir. Elles ont été les premières à manifester, dès le 22 février. » Selon lui, avec le soulèvement de la ruralité, c’est l’engagement des femmes qui a donné son ampleur et sa « légitimité » à la contestation, car c’est « une véritable révolution » que de les voir descendre dans la rue. Sur le poids des traditions, l’écrivain ajoute que « si le statut de la femme ne change pas, l’Algérie ne guérira pas. » À propos du Coran, il insiste sur l’importance de l’interprétation, qui a toujours existé. Mais si elle peut être « une porte ouverte sur l’infini », elle peut aussi se ramener à « une invitation au meurtre ».
On le sait, Kamel Daoud tient une chronique hebdomadaire dans Le Point. Cette semaine, elle porte sur les populistes et leur propension à user du « nous », signe « corporatif » d’une nouvelle famille de dirigeants qui prétendent s’exprimer au nom du peuple, et malgré de profondes divergences, exalter ainsi entre eux une sorte de « fraternité des vestiaires ». Mais l’écrivain n’a pas hésité à se prononcer sur le printemps algérien, et plus généralement sur son pays, dans cette chronique comme ailleurs dans la presse française et algérienne. Sur la position qui est la sienne, à cheval sur les deux rives de la Méditerranée, Kamel Daoud est conscient de l’ambiguïté qu’elle peut représenter : traître au sud et dissident au nord, ne parvenant pas toujours à échapper « au casting occidental qui chamanise les intellectuels dissidents ».
Pour la philosophe Razika Adnani, c’est notamment la cause des femmes qui peut concrétiser le désir de modernisation de la société algérienne qui s’exprime aujourd’hui. Sur le site de Marianne, elle incrimine la force des principes traditionnels, « la hiérarchie appliquée à la répartition des droits entre les femmes et les hommes, entre les musulmans et les non-musulmans et entre les gouvernants et les gouvernés » dans l’échec du projet de modernisation de l’Algérie sur le plan politique et social. Et ce depuis l’indépendance : la lutte pour le pouvoir motivée par les intérêts personnels, qui a conduit à la situation actuelle, est due selon elle à « l’attachement fort des Algériens aux normes d’organisation traditionnelles ». Razika Adnani observe que « les concepts comme égalité et liberté ou encore laïcité, démocratie et modernité continuent de faire peur. Diabolisés par le discours conservateur et salafiste tout au long du XXe siècle, ils font partie de la liste des termes qui sont bannis par beaucoup sans même chercher à les comprendre. » Elle déplore le fait que « les Algériens brandissent des slogans revendiquant la démocratie et la justice sociale, mais n’acceptent pas, pour beaucoup d’entre eux, l’égalité homme-femme ». Et dénonce « le paradoxe mais aussi le piège » consistant à promouvoir une modernisation politique « en cohérence avec les traditions ». Enfin, elle milite pour une réforme de l’islam « afin de le libérer lui aussi de l’emprise des traditions », seule manière desserrer l’étau de la religion sur la politique et d’émanciper l’État.
Les Enjeux Internationaux par Xavier Martinet :
Un décret présidentiel pour empêcher Huawei d'accéder au marché américain : dernière salve hier d'une semaine d'escalade dans la guerre commerciale entre Pékin et Washington. Lundi la Chine répliquait aux hausses douanières en taxant $ 60 milliards d'importations des Etats-Unis, c'est un pas inédit.
Xavier Martinet s'entretient avec Philippe Le Corre, Senior Fellow à la Harvard Kennedy School, Cambridge (MA), chercheur au Mossavar-Rahmani Center for Business and Government et au Belfer Center for Science and International Affairs.
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L'Humeur du matin par Guillaume Erner :
Et pour vous, c'est quoi le cinéma...
Attention, voilà l'une des questions les plus périlleuses du moment, c'est très risqué pour moi qui suis au festival de Cannes de vous répondre. Pour avoir donné sa réponse il y a deux jours, l'acteur Edouard Baer a essuyé quelques noms d'oiseaux, d'ailleurs la réponse d'Edouard Baer je vous la cite, « le cinéma c'est la salle de cinéma, c'est être ensemble. Ce n'est pas manger des pizzas chez soi devant Netflix ».
On peut partager ou pas cet avis, reste à comprendre pourquoi il a suscité des réactions haineuses. Ça n'est probablement pas pour la salle de cinéma, ni même pour les pizzas, c'est donc fort probablement pour l'opposition entre le cinéma légitime, traditionnel, et la vidéo en ligne, autrement dit Netflix. Franchement, on dit que la jeunesse ne s'engage pas, je n'aurais pas parié qu'elle serait prête à mourir pour Netflix, en tout cas à en lire les réactions, on n'en est pas loin.
Que reproche-t-on à Edouard Baer ? D’être rétrograde, ce qui équivaut bien entendu, par ces temps modernes, à la peine capitale. Encore que, je ne suis pas certain que s'il avait dit que la musique, c'était par exemple, des vinyles ou rien, je ne suis pas sûr qu'il aurait essuyé tant de critiques. A croire, qu'il y a vraiment quelque chose de spécifique entre la salle de cinéma et Netflix, peut-être parce que le cinéma c'est le cinéma, pour reprendre l'argumentation de ceux qui disaient le théâtre c'est le théâtre.
Alors peut-être est-ce la définition qui ne passe pas ? Si je disais par exemple, le cinéma, c'est des zombies sur un écran, parce que cette année à Cannes, il y a beaucoup de zombies, surtout à 6 h du matin, je dois dire, quand vous traversez le Palais des festivals à cette heure-là il n'y a que des festivaliers et des matinaliers, autant dire des zombies... Mais pour le reste, ce qui probablement ne passe pas dans la définition de ce qu'est la culture, c'est de dire ce qu'elle n'est pas.
L'époque n'est plus à la culture cultivée, la verticalité est conspuée en politique, elle l'est aussi en art. Désormais, le cinéma c'est ce que l'on considère comme tel, et finalement peu importe la manière dont il est regardé et découvert, puisque l'art est l'expression d'une subjectivité, sa réception elle aussi doit être subjective. Et la caméra subjective, est désormais incompatible avec une définition objective du cinéma.
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