BD : Giorgia Marras / La longue marche du droit des femmes / Ukraine / Le GPS drawing : dessiner et courir

Giorgia Marras.
Giorgia Marras. - © Steinkis editions
Giorgia Marras. - © Steinkis editions
Giorgia Marras. - © Steinkis editions
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Giorgia Marras vous parle de son roman graphique "Sissi : Une femme au-delà du conte de fées", et Christine Dugoin-Clément des élections en Ukraine. Les chroniques s'intéressent aux droits des femmes et au GPS drawing.

Avec
  • Giorgia Marras Auteure de BD
  • Christine Dugoin-Clément Chercheuse associée à la chaire "risques" de l'IAE Paris-Sorbonne Business School

@PetitsMatinsFC

Le Réveil Culturel par Tewfik Hakem :

Tewfik Hakem s'entretient avec l'auteure de bande-dessinée, Giorgia Marras qui nous raconte la véritable histoire tumultueuse d'Elisabeth de Bavière, dite Sissi (1837-1898), impératrice d'Autriche et reine de Hongrie, épouse de François-Joseph 1er de Habsbourg.  Elle la suit, de ses 17 à ses 61 ans - jusqu'à son assassinat par un anarchiste italien - dans son roman graphique ; Sissi : Une femme au-delà du conte de fées, paru aux Editions Steinkis.

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Même si je raconte la vie d'une impératrice du 19e siècle, même si c'est très loin de moi, j'ai trouvé une personne coincée dans une société dans laquelle elle ne se sent pas libre, qui veut l'être. Elle voyageait beaucoup, elle voyageait seule, par exemple. Elle est arrivée aussi à se détacher par rapport à son rôle de femme, de mère. Si elle était féministe, c'est un peu tôt comme concept. On ne la laissait pas avoir une voix politique, mais elle a dû faire aussi des choix, par rapport à l'éducation de ses fils notamment.

Sissi : une femme au-delà du conte de fées, éd. Steinkis
Sissi : une femme au-delà du conte de fées, éd. Steinkis
- © Giorgia Marras
Personnages en personne
29 min

Le Journal des Idées par Jacques Munier :

C’est la journée internationale des droits des femmes mais il y a encore du chemin à faire pour parvenir à l’égalité et à la parité dans de nombreux métiers.

Dans les médias, par exemple, la proportion des femmes s’est considérablement accrue, en particulier dans le service public et notamment dans les fonctions d’expertise où l’on est passé de 18% de femmes intervenant à l’antenne en 2013, à 42% aujourd’hui. Dans L’Humanité, Yvette Roudy, la ministre des Droits des femmes qui a fait voter en 1983 la loi sur l’égalité professionnelle longtemps restée sans effets estime que si les femmes avaient choisi cet objectif en priorité, « elles auraient gagné depuis longtemps ». Par exemple en cessant le travail le 8 mars et en paralysant le pays. L’ancienne ministre évoque la différence de salaires entre hommes et femmes et le travail à temps partiel, où les femmes « se sont fait coincer » et « marginaliser ». 

Aujourd’hui la parité par quotas peut avoir des effets pervers, comme le montre Cecilia Garcia-Peñalosa dans Le Monde. L’économiste cite une étude sur les concours de recrutement dans le système judiciaire espagnol, où l’augmentation de la proportion de femmes dans les jurys n’a pas eu l’effet escompté : un jury plus féminisé réduit le taux de réussite des candidates, car les femmes qui y siègent sont plus exigeantes envers elles. Pour réduire les inégalités dues à la maternité dans une carrière, les universités américaines ont accordé une année supplémentaire par enfant, une mesure que par souci d’égalité de genre elles ont étendue aux hommes. Résultat : le taux de titularisation des femmes a chuté de 22% alors que celui des hommes augmentait. Car ceux-ci mettent à profit cette période pour travailler et publier davantage. Et l’introduction de quotas en politique peut avoir pour effet un renforcement des stéréotypes de genre : la mauvaise gestion d’une municipalité par une femme ne sera pas imputée à une personnalité défaillante ou à une affiliation politique, comme pour les hommes, mais à un défaut relevant de sa condition de femme. D’où la probabilité restreinte qu’une femme succède à une autre femme comme édile. 

Dans la revue Le cercle psy, Justine Canonne évoque une étude parue dans la revue Science qui s’interroge sur la pérennité des différences de genre dans des situations professionnelles où l’égalité et la parité devraient les estomper. En fait, c’est l’inverse qui semble se produire : « dans les pays où la parité progresse le plus, les différences de comportement entre hommes et femmes tendraient à s’étoffer ». Sur la prise de risque, la patience, l’altruisme, la confiance, la réciprocité négative et positive, les différences continuent de s’affirmer en fonction du genre. L’une des explications, c’est qu’une société égalitaire « donne à chacun une plus grande latitude pour exprimer ses préférences ». Là où les femmes sont minoritaires, elles subiraient une pression de l’environnement masculin pour adopter des comportements plus conformes au modèle dominant. Cela dit, la parité n’est pas une forme de passe-droit dans un système républicain réputé « universaliste » mais « une façon de construire une démocratie mixte », souligne Sylviane Agacinski dans Le Figaro

Dans la revue Études, Camille de Villeneuve répond à l’invitation de Michèle Perrot et Laure Murat à « déconstruire la galanterie à la française », une culture « qui a fait le plaisir social des relations entre les femmes et les hommes et fut le fruit d’une évolution positive de la civilisation », mais qui assigne une place réservée aux femmes et euphémise la violence des relations de genre. 

Du Grain à moudre d'été
42 min

Les Enjeux Internationaux par Xavier Martinet :

A deux semaines de l’élection présidentielle, les deux principales figures Porochenko et Timochenko sont dépassées par l'acteur de série et outsider Volodymyr Zelensky. Cinq ans après le début du conflit dans l'Est de l'Ukraine, le jeu politique est le plus ouvert : est-il encore crédible ?

Xavier Martinet s'entretient avec Christine Dugoin-Clément, chercheuse au think tank CAPE Europe et à l'IAE de la Sorbonne.

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L'Humeur du matin par Guillaume Erner :

Vous connaissez le début : rien ne sert de courir…

Oui, à l’origine c’est « rien ne sert de courir il faut partir à point », mais c’est devenu « rien ne sert de courir il faut dessiner le point », parce que voilà, il y a mieux que le jogging ou le running — désolé pour ce franglais —, mieux que la course si vous détestez le franglais, il y a le GPS drawing. Désolé mais il va encore falloir que je traduise : le GPS drawing, c’est cette une activité qui consiste à courir et à dessiner à l’aide de son trajet sportif une figure qui ne sera visible que sur un plan.

Tout cela fait peut être beaucoup d’information, alors je reformule, il y a des gens qui courent, bon jusque-là je crois que c’est clair, certaines de ces personnes utilisent une application qui suit leur trajet de course et mesure les caractéristiques de leur course, mais dessine aussi un trajet, un trajet désormais qui peut être matérialisé sur une carte… D’où l’idée donc de dessiner des figures, à pied, en courant, en vélo… Alors, il faut dire qu’à l’origine ce GPS drawing a été pratiqué à l’insu de leur plein gré par des troufions américains courant sur des bases secrètes en Irak et révélant ainsi le lieu de ces bases secrètes aux djihadiste…

Mais aujourd’hui il s’agit de tout autre chose. C’est ainsi que l’on a été gratifié récemment, d’une cigogne, à Strasbourg, une cigogne de 51 km, un requin, le contour d’une carte de France, j’ai même vu un GPS drawing en forme de graffiti obscène, enfin bref tout est permis… Il faut croire que courir, ce n’était pas suffisant, et surtout courir n’était pas suffisant, il fallait faire savoir… Car j’imagine que vous avez été vous aussi embarrassé par certains de vos amis qui ont cru bon devoir partager avec vous leur dernier run — combien je fais au 10 km — eh bien maintenant il y a pire : qu’est-ce que je dessine en 10 km. Une manière de rajouter du jeu dans le jeu, mais aussi de surajouter du je — J E — dans le jeu, de l’égo quoi.

Le signe également que le sport n’est plus seulement du sport, je ne parle pas du sport professionnel, mais du sport amateur, le sport est devenu désormais un vaste champ d’expression, la course étant désormais une activité à ce point englobante qu’elle donne lieu à une multitude d’activité de l’endurance au trail, du 10 km au 100 km, je ne parle pas du hijab running parce je m’étais promis de ne pas en parler… Et voici désormais le GPS drawing : dessiner ou courir maintenant il n’y a plus à choisir.

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