

Julie Birmant et Clément Oubrerie vous parlent de leur BD "Renée Stone, Meurtre en Abyssinie", et Pauline Schnapper des difficultés du Brexit. Les chroniques s'intéressent à nos rêves et au possible rachat du Monde par un milliardaire tchèque.
- Pauline Schnapper Professeure de civilisation britannique à l’université Sorbonne Nouvelle
- Julie Birmant Scénariste
- Clément Oubrerie Dessinateur de BD
Le Réveil Culturel par Tewfik Hakem :
Tewfik Hakem s'entretient avec la scénariste Julie Birmant et le dessinateur de BD, Clément Oubrerie, pour Renée Stone (Une aventure de) 1. Meurtre en Abyssinie, paru aux éditions Dargaud, qui nous entraîne en Ethiopie, avec une jeune romancière intrépide pour héroïne.
J'ai découvert au Louvre les palais assyriens, et ça a été un choc, je me suis dit : qu'est-ce que c'est que cette civilisation que je ne connais pas ? Il faudrait que j'invente quelque chose. Julie Birmant

Renée Stone, c'est une femme plutôt grande, des cheveux sombres, un petit air triste ; un personnage de romancière aventurière qui n'a pas encore livré tous ses secrets. Nous ne sommes jamais allés en Ethiopie, mais nous avons eu envie de lui rendre hommage. C'est excitant de créer une nouvelle série : on crée un univers, c'est une manière de voyager. Clément Oubrerie
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Le Journal des Idées par Jacques Munier :
Le weekend approche, on va pouvoir se rassasier de sommeil… Mais au fait, pourquoi est-ce que c’est si bon pour le moral et la santé ?
Grâce aux progrès de la connaissance du cerveau, les scientifiques peuvent aujourd’hui l’expliquer. C’est l’objet du dossier du dernier N° de Books. D’abord, l’absence apparente d’activité cérébrale dans le sommeil profond ne reflèterait pas une sorte d’hibernation ou de déconnexion du cerveau mais, comme l’affirme Matthew Walker, « une des manifestations les plus épiques de la collaboration neuronale… Par une étonnante opération d’auto-organisation, des milliers de cellules cérébrales décident de s’unir pour "chanter" ou "faire feu" en cadence ». Le professeur de psychologie et de neurosciences à Berkeley a publié un livre à La Découverte sous le titre Pourquoi nous dormons. Le pouvoir du sommeil et des rêves. Il revient sur la différence entre sommeil profond et sommeil paradoxal, car au cours de ce dernier cycle, l’activité du cerveau est proche de celle de l’état éveillé. C’est là qu’interviennent les rêves mais aussi, par la richesse des connexions neuronales, une capacité à développer notre intelligence cognitive et émotionnelle ainsi que notre créativité. Comme le résume Baptiste Touverey dans l’article du mensuel Books, « l’alternance complexe entre les deux types de sommeil résulte d’un équilibre subtil entre le besoin de conserver des informations anciennes et celui d’en stocker de nouvelles au sein d’un espace de rangement limité ». Enfin, à l’instar de nombreux animaux, notamment les oiseaux et les animaux marins, nous savons également maintenir dans le sommeil un hémisphère aux aguets, quand nous dormons dans un environnement inhabituel et donc potentiellement dangereux. Dans un autre livre non encore traduit, The Neuroscience of Sleep – La neuroscience du sommeil – le même Matthew Walker s’est associé à un autre spécialiste de nos nuits, Robert Stickgold, pour expliquer les bienfaits du sommeil : « l’activité du système de défense immunitaire et l’équilibre hormonal de l’organisme, la santé émotionnelle et psychique, les apprentissages, les processus de mémorisation ou encore l’élimination des déchets toxiques du cerveau », en particulier les protéines responsables d’Alzheimer. Quelques expériences sont édifiantes : celle notamment qui montre les conséquences d’une nuit blanche sur la mémoire des émotions. Ayant proposé à 26 participants – dont la moitié avait été privée de sommeil la nuit précédente – une série de mots à connotation positive, négative ou neutre (par exemple calme, chagrin ou caillou), ceux qui n’avaient pas dormi avaient beaucoup mieux retenu les mots à caractère négatif. Conclusion : « privés de sommeil, nous mémorisons beaucoup plus de souvenirs malheureux qu’heureux, ce qui aboutit à une image biaisée – et potentiellement déprimante – de la réalité ».
On sait que les rêves ont été « la voie royale » de la psychanalyse à ses débuts. À la même époque (1901) Bergson donne une conférence sur le rêve, où il mentionne d’ailleurs Freud, aujourd’hui regroupée avec le texte de Stevenson sur les rêves chez Payot&Rivages. « Qu’est-ce que dormir ? » le philosophe pose la question sans ambages. Et non sans relever que « l’esprit continue à fonctionner pendant le sommeil ; il s’exerce sur des sensations, sur des souvenirs ; et soit qu’il dorme, soit qu’il veille, il combine la sensation avec le souvenir qu’elle appelle ». Dans cette « tension simultanée de la sensation et de la mémoire », le rêve lâche la bride aux émotions, il est « la vie mentale tout entière, moins l’effort de concentration ». Bergson insiste sur le rôle « des pensées qui ont passé comme des éclairs » et que nos songes ramènent, ou des « objets que nous avons perçus sans fixer sur eux notre attention » à l’état de veille, et qui peuplent la vie nocturne. Ceux-ci étaient très présents dans l’étonnante enquête de Charlotte Beradt sur les rêves en Allemagne sous le IIIe Reich : poêle, lampe à abat-jour, radiateur ou poste de radio, qui enregistrent non seulement les paroles mais les pensées des rêveurs… Dans un texte « hybride, mobile et poétique » sur le surréalisme publié récemment dans la Petite Bibliothèque Payot, Walter Benjamin esquisse une physiologie des « trompe-l’œil » qui prolifèrent sur la scène des rêves. « La face que la chose présente au rêve – écrit-il – c’est le kitsch », image fantasmatique des choses qui « tombent au sol en claquant, comme les feuilles d’un livre illustré dépliant ». C’est « pour déchiffrer les contours du banal comme trompe-l’œil » – que la psychanalyse a découverts depuis longtemps – que les surréalistes « remontent moins la piste de l’âme que celle des choses », en recherchant dans le totem des objets « le maquis de l’histoire primitive », dont « la toute dernière grimace » est le kitsch. « Le rêve a sa part de l’histoire. » Une chose est sûre : quand on se lève dans la peau de Heinrich von Ofterdingen, le héros éponyme de la nouvelle de Novalis qui fait un rêve de fleur bleue, « c’est forcément qu’on a oublié de se réveiller ».
Les Enjeux Internationaux par Xavier Martinet :
Toujours pas d’accord en vue après le sommet européen consacré au Brexit mercredi. De réunion en réunion, le même blocage se répète entre les 27 et le Royaume Uni. Cette fois, Theresa May sauve la face, mais ses options s'épuisent.
Xavier Martinet s'entretient avec Pauline Schnapper, professeure de civilisation britannique à l’université Sorbonne Nouvelle.
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L'Humeur du matin par Guillaume Erner :
C’est peut-être la fin du monde…
Oui, je sais chaque jour les actualités vous annoncent la fin du monde, et jusqu’ici, en tout cas, elles se sont trompées. Mais là il ne s’agit pas de la fin du monde, mais de la fin d’un monde, je veux parler bien entendu du quotidien vespéral, puisque figurez-vous que l’un des deux actionnaires du journal Le Monde serait sur le point de vendre de 40 à 49% des actions de ses parts à un milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.
Si c’est la fin d’un monde, c’est parce que jusqu’à aujourd’hui les propriétaires du monde plaçaient dans ce journal de la love money, autrement dit de l’argent dont ils n’espéraient pas de bénéfice direct, même s’ils en espéraient probablement un bénéfice indirect comme le fait de compter en ville.
Mais si demain ces actionnaires cèdent à ce monsieur Kretinsky, on ne sait pas ce qui pourrait se passer, que veut ce monsieur mystère ? Comment est-il devenu riche, et surtout pourquoi veut-il devenir pauvre, puisque l’on sait bien que la presse c’est avant tout aujourd’hui une espérance de dette, personne ne pourrait être assez fou pour croire qu’il va s’enrichir en investissant dans la presse.
Alors pourquoi Daniel Kretinsky veut il perdre de l’argent ? L’histoire du milliardaire qui n’aspire rien tant qu’à dépenser sa fortune en achetant des journaux auxquels il garantirait l’indépendance est un beau conte de fées, et les conte de fées…
Les histoires de rachat de journaux ne sont pas des histoires de journalistes pour les journalistes, car nos vieilles démocraties reposaient sur des organes de presse, tous aujourd’hui sont en train de crever, et rien, absolument rien ne les remplace. Le fait que la presse ne soit plus rentable – puisque c’est cela dont il s’agit, est une très mauvaise nouvelle et pas seulement pour les journalistes, cela signifie qu’elle dépend désormais ou bien de la charité des uns, ou bien des intérêts contournés des autres. Si toute la presse est vendue à quoi bon encore l’acheter…
L’ancien monde meurt et le nouveau ne veut pas naître, ce ne sont pas les convulsions du Monde aujourd’hui qui prouveront le contraire.
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