BD : Loustal et Fred Bernard - L’ère du désenchantement - USA : l'aile "progressiste" du Parti démocrate - Chacun a son Jacques Chirac

 Le président Jacques Chirac (C) prend un bain de foule dans le gymnase du centre de secours de Tulle, le 15 janvier 2005, lors de la cérémonie de présentation des vœux aux Corréziens.
 Le président Jacques Chirac (C) prend un bain de foule dans le gymnase du centre de secours de Tulle, le 15 janvier 2005, lors de la cérémonie de présentation des vœux aux Corréziens. ©AFP - PATRICK KOVARIK
Le président Jacques Chirac (C) prend un bain de foule dans le gymnase du centre de secours de Tulle, le 15 janvier 2005, lors de la cérémonie de présentation des vœux aux Corréziens. ©AFP - PATRICK KOVARIK
Le président Jacques Chirac (C) prend un bain de foule dans le gymnase du centre de secours de Tulle, le 15 janvier 2005, lors de la cérémonie de présentation des vœux aux Corréziens. ©AFP - PATRICK KOVARIK
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Loustal et Fred Bernard vous parlent de leur album "Bijou", et Jean-Eric Branaa

Avec
  • Fred Bernard Auteur de bande-dessinée, illustrateur
  • Jean-Éric Branaa Chercheur en droit et science politique, spécialiste de la politique et de la société américaine
  • Loustal Auteur de BD, illustrateur

@PetitsMatinsFC

Le Réveil Culturel par Tewfik Hakem :

Tewfik Hakem s'entretient avec les auteurs de BD et illustrateurs, Loustal et Fred Bernard, à l'occasion de la parution de leur album, Bijou, aux éditions Casterman. Quand un diamant découvert en 1907 dans une mine d’Afrique du Sud traverse le siècle et les destinataires, au gré des histoires d’amour, des aventures rocambolesques et des accidents de parcours. Avec Loustal au dessin, et Fred Bernard pour le scénario.

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C'est l'histoire d'un diamant qui va traverser l'histoire du XXe siècle, faire ainsi le tour du monde et souvent changer de propriétaire. Ça a beaucoup été traité au cinéma, pas en BD. J'avais commencé à écrire ça à la mort d'Alain Bashung - je mélangeais la petite et la grande histoire, la géographie - je m'étais dit qu'un jour je l'illustrerais. Puis, elle a évolué en en parlant avec Jacques [Loustal].   Fred Bernard

Bijou, éditions Casterman.
Bijou, éditions Casterman.
- © Loustal & Fred Bernard

La pierre n'a pas de sentiment, en revanche tout est dans les passions humaines qu'elle véhicule. Au début, je travaillais ça comme une BD assez classique, et au bout de quatre images je me rendais compte qu'on passait à autre chose.  Loustal

Bijou, éditions Casterman.
Bijou, éditions Casterman.
- © Loustal & Fred Bernard

Le Journal des Idées par Jacques Munier :

Bientôt trente ans après la chute du Mur de Berlin, plusieurs livres reviennent sur l’histoire intellectuelle contrastée de l’ex-RDA.

Le site de critique En attendant Nadeau en recense trois : l’historienne Sonia Combe enquête sur les loyautés paradoxales de certains intellectuels. Un essai de Frédéric Joly explore l’itinéraire de Viktor Klemperer, l’inusable auteur de La langue du IIIe Reich et témoin du passage du nazisme au communisme. Et Ingo Schulze qui avait vingt-huit ans lors de la chute du Mur, livre dans son roman Peter Holtz. Autoportrait d’une vie heureuse (Fayard) « un témoignage décalé, plus picaresque que nostalgique, de ce pays qui s’est volatilisé ». Si la littérature a produit quantité d’ouvrages qui traitent d’abord de la division, puis de la réunification de l’Allemagne, de Peter Schneider à Günter Grass en passant par Volker Braun, Christoph Hein, Stefan Heym ou Christa Wolf, le récit historique a fourni un exemple « éclatant d’écriture de l’histoire par les vainqueurs », souligne Sonia Combe dans un livre paru aux éditions Le Bord de l’eau sous le titre La Loyauté à tout prix. Les floués du « socialisme réel ». L’enquête de Sonia Combe s’instruit notamment de l’ouverture des archives de la RDA, celles des différentes Unions – écrivains et artistes – du parti communiste ou de la Stasi, et « c’est un regard différencié de l’expérience du socialisme réel qui surgit et n’en demeure pas moins triste ». Car c’est une culture de la loyauté à l’égard de l’idéal socialiste qui amena les intellectuels est-allemands à formuler leurs critiques à l’intérieur du parti, en se gardant de les exprimer en public ou à l’étranger, qui aboutit à les rendre inaudibles après la chute du Mur. L’appel lancé le 28 novembre 1989 par Christa Wolf et signé par tout ce que la RDA comptait d’esprits critiques, « en faveur de notre pays » et « pour le maintien des valeurs socialistes », fut balayé par la perspective de la réunification. Sonia Combe analyse dans le détail cette position critique « de l’intérieur », qu’on a pu qualifier de Linientreuerdissidenz, soit de dissidence fidèle à la ligne du parti, qui fut celle d’Anna Seghers, Bertolt Brecht ou Ernst Bloch, lesquels formèrent à l’esprit critique la génération suivante, celle des Christa Wolf, Volker Braun ou Heiner Müller, et toujours dans cet esprit de « subversion loyale ». C’est ce qui explique aussi que le régime ne soit jamais « parvenu à vaincre la résistance du fameux N’en faire qu’à sa tête, (Eigensinn), à tous les niveaux – à commencer dans les rangs du Parti. »

Ce type d’injonction contradictoire à l’égard du pouvoir communiste en RDA fut l’expérience vécue de Victor Klemperer au jour le jour, comme le montre Frédéric Joly dans un livre publié chez Premier Parallèle sous le titre La langue confisquée. Après avoir disséqué la langue du IIIe Reich et sa force hypnotique, le philologue, resté dans l’Allemagne sous contrôle soviétique, constate avec effroi l’identité « de la chanson soviétique et de la nazie », cette « obscure emphase » aux forts relents de « société secrète » et de « réaction masquée ». Pourtant, là aussi par loyauté, il n’entrera pas en dissidence affichée et se refusera à assimiler nazisme et communisme au motif que les points communs, et notamment la même déstructuration de la langue, ne témoignent pas des mêmes intentions.

Dans la dernière livraison des Actes de la recherche en sciences sociales, Joseph Hivert esquisse une sociologie du désenchantement politique et des coûts de l’engagement militant à la lumière des parcours d’une mère et de son fils engagés au cours des années 1970-1980 dans le Mouvement des familles de détenus politiques au Maroc. Tant que l’action collective donnait du sens à leur investissement et même le renforçait, une sorte de « bonheur paradoxal » soudait le groupe dans cette « expérience carcérale élargie ». Pour l’enfant élevé dans ce contexte, l’engagement était synonyme de « recherche de reconnaissance », « un ressort affectif sur lequel s’appuie le travail de socialisation », ce qui se traduisait notamment par un niveau élevé de réussite scolaire. Mais dès lors que ce contexte s’est défait, dans la démobilisation provoquée par le divorce des parents puis la libération des détenus, des troubles sérieux ont affecté le fils après une recherche éperdue de causes de substitution : les Palestiniens ou le Mouvement des diplômés chômeurs. L’engagement a une valeur symbolique forte, il peut aussi avoir un coût.

Les Enjeux Internationaux par Julie Gacon :

Quelle que soit l'issue de la procédure d'Impeachment lancée contre Donald Trump, elle donne à entendre les candidats les plus à gauche lancés dans la primaire démocrate. Ils réclamaient cette procédure, grave et solennelle, depuis longtemps.

Julie Gacon s'entretient avec Jean-Eric Branaa, maître de conférences à l’Université de Paris II Assas (Sorbonne Universités), spécialiste de la politique et de la société américaine, auteur d’un livre à paraître le 1er mars intitulé « Et s’il gagnait encore ? » ed. VA Press.

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L'Humeur du matin par Guillaume Erner :

Chacun a son Jacques Chirac…

Et mon Jacques Chirac personnel met en scène pépère Fernand, mon grand oncle, corrézien comme Chirac, et même d’ailleurs plus que Chirac puisque notre regretté président n’était pas complètement né en Corrèze mais bon passons… 

Donc mon grand oncle pépère Fernand, plutôt communiste comme le reste de la famille, ancien maquisard, a buté un jour dans Chirac lors d’un comice agricole, du côté d’Égletons, bastion des Fernand depuis des générations. Et mon pépère Fernand d’expliquer au Chirac comment ils avaient un ami commun, lequel avait fait de la résistance avec le JeanJean, puis repris la ferme du Claude, la seconde maison à droite quand on vient de Darney, non pas celle avec l’échauguette mais celle dans le tournant. Et Chirac d’écouter attentivement tout cela, j’imagine qu’à la fin de la journée ça devait lui en toucher une, enfin vous voyez, Chirac d’écouter tout cela sans évidemment être capable un instant de situer le JeanJean, le Fernand, le Claude, et peut-être même sans le vouloir, le Chirac eut cette phrase absolument magnifique «  mais bien sur je vois, rappelle-moi ton prénom ». 

Je dois vous dire que ce « rappelle-moi ton prénom » demeura gravé dans la mémoire de pépère Fernand jusqu’à son dernier souffle, quatre mots magiques, qui firent un heureux à jamais, et surtout qui convertirent un tonton communiste depuis toujours en chiraquo-compatible, sur le thème « nous n’avons pas les mêmes idées, mais enfin c’est quelqu’un de bien, et puis d’ailleurs il parait qu’il avait vendu L’humanité quand il était jeune ». 

Une preuve de plus qu’un homme politique se jauge sur la manière dont il dit bonjour, la poignée de main, que Chirac avait ferme paraît-il, la légende veut qu’il serrait tellement de mains en une journée qu’il lui fallait refroidir sa mimine dans un bac à glaçons le soir, glaçons qu’il destinait aussi à d’autres usages. Mais dans le  « bonjour » compte aussi le regard et les mots : jamais Edouard Balladur n’aurait pu dire « rappelle-moi ton prénom », quant à François Mitterrand il avait paraît-il répondu à un militant socialiste qui lui proposait de le tutoyer, « si vous voulez », le tutoiement « si vous voulez »de Mitterrand tranchait avec le « rappelle-moi ton prénom » chiraquien. Et Chirac demeurera peut-être le dernier politique à avoir tutoyé ses électeurs par leur prénom. 

Le Cours de l'histoire
52 min
Le Temps du débat
35 min
Le reportage de la rédaction
4 min

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